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Québec : La Sarre ouvre ses portes à 19 infirmiers africains

today11/10/2022

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Lancée par le Comité de Veille citoyenne Abitibi-Ouest, l’initiative intitulée la Grande Séduction, commence à porter ses fruits.

Ce sont au total 19 infirmiers venus d’Afrique qui seront accueillis dans la municipalité de La Sarre, ville québécoise située dans la MRC d’Abitibi-Ouest au Nord-Ouest de l’Abitibi-Témiscamingue. Une série  d’arrivées qui survient moins d’un an après le retrait de la moitié des lits à l’Hôpital de La Sarre.

C’est pour répondre au besoin actuel, qui est d’environ 65 infirmiers à l’Hôpital de La Sarre qui lui permettront de réouvrir ces lits fermés en octobre 2021 que cette initiative a été mise sur pied.

Pour ce faire, les 19 infirmiers étrangers pourront se soumettre aux examens de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) l’année suivante, au terme d’une formation de dix mois visant à faire reconnaître l’équivalence de leur diplôme. Ils pourront entre-temps travailler comme préposés aux bénéficiaires à raison de 20 heures par semaine.

Parmi les bénéficiaires de l’initiative Grande séduction, l’on peut citer Doriane Aurelle Etemgoua. Originaire du Cameroun, vit à La Sarre depuis le 15 septembre 2022. Elle s’est établie au Québec pour découvrir une nouvelle culture, mais surtout pour offrir un meilleur avenir à son fils de cinq ans et à sa fille de trois ans et demi.


Originaire du Cameroun, Etemgoua Doriane Aurelle s’est établie à La Sarre avec son conjoint et ses deux enfants.

Venus avec elle et son conjoint, Doriane fait savoir qu’elle ne pouvait pas les laisser. Encore surprise de l’accueil qui lui est réservé par les membres de La Grande Séduction et des citoyens de La Sarre, la future infirmière dit avoir reçu des vêtements pour ses enfants et des articles scolaires. Une attention qui est la bienvenue après la perte de l’une de leurs valises à l’aéroport Montréal-Trudeau.

« Les gens nous font des dons de vêtements d’hiver, car nous n’avons pas d’hiver au Cameroun […] Nous avons perdu la valise des enfants en arrivant au Canada. Ça n’a pas été long avant que les gens nous offrent des vêtements chauds, pour nos enfants », explique l’aspirante infirmière.

Mon seul regret, c’est l’absence des épiceries africaines. Ça m’a un peu désorienté, mais je pense que l’essentiel est là, complète Etemgoua Doriane Aurelle.

Comme elle, Francis Ntame vit lui aussi à La Sarre depuis une semaine. À la seule différence qu’il a laissé sa fille de six ans derrière lui au Cameroun. Il espère qu’elle le rejoindra à La Sarre plus tard. Il compte entre-temps compléter les dix mois de formation collégiale que lui impose l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) avant qu’il lui soit possible de se soumettre aux examens d’entrée dans la profession.


Etemgoua Doriane Aurelle, Aarab Youssef et Francis Ntame habitent à La Sarre depuis une semaine.

Depuis son arrivée au Québec, Francis Ntame a été séduit par la tranquillité, la chaleur des résidents de La Sarre. « Ce que je voyais au travers de mon écran de téléphone, je le vis aujourd’hui en live », constate Francis Ntame.

Pour Sylvain Trudel, président du Comité de l’initiative de La Grande Séduction, reconnaît que la rétention de travailleurs étrangers représente un défi de taille. « Nous sommes conscients de ce défi depuis le départ, et c’est justement ce défi qui nous motive à faire mieux. Allons retenir les dix-neuf ? Peut-être pas. Mais je peux vous dire que nous mettons tout en œuvre pour nous en approcher. Chacune de nos infirmières à un parrain, leur logement est meublé et nous leur offrons une première épicerie. Vêtements, literie, vaisselle…tout est là », certifie M. Trudel.


Sylvain Trudel, président de La Grande Séduction en Abitibi-Ouest.

Quant à Pierre Bourget, impliqué dans le comité, peine pour sa part à contenir sa fierté. « Ce fut beaucoup de travail. Nous voyons aujourd’hui le sourire de ces infirmiers étrangers, et nous leur disons merci d’être venus […] j’ai rarement vu une mobilisation comme celle-ci à La Sarre », complète-t-il.

Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.

Written by: Raphael Nforlem

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