play_arrow

keyboard_arrow_right

skip_previous play_arrow skip_next
00:00 00:00
chevron_left
volume_up
chevron_left
  • play_arrow

    Troc radio en direct

  • cover play_arrow

    TROC RADIO L’accent afro-canadien

À la Une

Fibromes Utérins : les défis des femmes noires et la quête de prise en charge

today26/07/2024

Background
share close

Les fibromes utérins, un fléau silencieux qui touche de nombreuses femmes à travers le monde, deviennent le sujet de discours urgent grâce au travail acharné de figures comme Aïssatou Sidibé. Présidente de l’association canadienne « Vivre 100 fibromes », Sidibé se bat pour sensibiliser et fournir un soutien aux femmes, en particulier celles issues de la communauté noire, qui sont trois fois plus susceptibles de souffrir de cette maladie.

Originaire de Mauritanie et du Sénégal, Aïssatou Sidibé, 40 ans, partage son expérience personnelle, marquée par le retrait de 17 fibromes en 2018. « Les fibromes reviennent et c’est comme si l’on vivait avec une épée de Damoclès », confie-t-elle avec émotion. « On ne sait jamais à quel moment les fibromes vont devenir symptomatiques ». « C’est comme avoir des bombes à retardement. »

Les fibromes utérins, tumeurs bénignes se développant dans l’utérus, touchent près de la moitié des femmes d’ici l’âge de 50 ans, selon l’Association canadienne du cancer. Toutefois, les femmes noires sont plus vulnérables à des symptômes plus graves, soulignant l’importance cruciale d’une sensibilisation et d’un soutien continu, surtout dans un contexte où la santé reproductive est souvent un tabou.

L’association « Vivre 100 fibromes » vise à briser le silence entourant cette maladie. Sidibé mentionne un rapport de 2012 qui évoque des perturbateurs endocriniens dans certains produits cosmétiques, un facteur de risque possible pour les fibromes. Elle constate que le manque de discussions sur la santé reproductive dans les communautés noires contribue à un retard dans les diagnostics et, par conséquent, à un accès limité aux traitements.

« Quand une femme immigrante arrive dans un pays sans médecin de famille ou sans éducation sur cette maladie, elle peut subir un retard dans le diagnostic qui affecte son traitement », explique-t-elle. L’éducation et la sensibilisation sont donc des piliers essentiels dans la lutte contre les fibromes utérins.

Dr Simon Benoit-Dubé, gynécologue-obstétricien à l’Hôpital Ste-Justine, apporte un éclairage scientifique à cette problématique. Bien que les fibromes soient courants chez toutes les femmes, Il précise que les femmes noires, en raison de facteurs génétiques et hormonaux, peuvent en souffrir de manière plus significative. « Les fibromes peuvent atteindre la taille d’un gros melon d’eau et donner l’impression aux femmes d’être enceintes », précise-t-il, tout en soulignant que le phénomène n’est pas exclusif aux femmes noires.

La physiothérapeute et professeur de yoga, Marie-Pierre Estel, alerte également sur l’importance de ne pas normaliser la douleur associée aux fibromes. « La douleur ne devrait jamais être normalisée », insiste-t-elle. Son engagement consiste à aider les femmes à prendre conscience de leur douleur et à chercher des mœurs pour mieux vivre avec.

« J’aime accompagner les femmes, peu importe leur milieu, à reprendre le contrôle sur elles-mêmes et sur leur santé », ajoute-t-elle avec passion.

L’association « Vivre 100 fibromes’’ organise des activités éducatives chaque mois, notamment le Fibrome Day, une conférence annuelle consacrée à la sensibilisation. Sidibé conclut avec espoir : « C’est un travail minutieux, un jour à la fois, pour sensibiliser toutes les générations à venir. »

L’engagement de groupes comme « Vivre 100 fibromes » est vital. En parallèle, des initiatives telles que le financement accordé par FedDev Ontario pour une thérapie non invasive pourraient transformer le paysage des traitements pour les fibromes utérins.

À travers la reconnaissance des enjeux socio-culturels et scientifiques liés aux fibromes utérins, il est essentiel d’impliquer et d’éduquer les communautés noires afin qu’elles puissent bénéficier d’un diagnostic précoce et d’un soutien adapté. Grâce à des voix comme celles d’Aïssatou Sidibé, la lutte pour la sensibilisation et la prise en charge des fibromes utérins ne fait que commencer.

Written by: Danielle Adjagboni

Post comments (0)

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *


0%