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    TROC RADIO L’accent afro-canadien

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Quand la culture africaine et caribéenne, revitalise les églises dans le Nord de l’Ontario.

today10/06/2024

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Dans les églises catholiques françaises de Sudbury, les bancs sont pour la plupart remplis de personnes âgées ou de jeunes familles nouvellement arrivées d’origine africaine. Un dimanche matin pluvieux au début de l’été, l’église Sainte-Anne-des-Pins, au cœur de Grand Sudbury, contraste vivement avec le ciel gris grâce à ses espaces verts vibrants.

Cette église, premier édifice érigé par les colons de la ville, reste un bastion de la vie religieuse franco-ontarienne depuis plus d’un siècle. Cependant, comme dans de nombreuses communautés catholiques françaises, la fréquentation des jeunes est en déclin. La messe de ce jour attire principalement des générations plus âgées, à l’exception de la communauté noire.

Assis côte à côte, des personnes âgées et de jeunes familles africaines discutent au début du service. « Nous avons pensé qu’une chorale serait un bon moyen d’entendre nos chants depuis chez nous et de rendre la messe encore plus belle », explique Koffi, une des initiatrices de la chorale africaine.

Avant de se lancer dans une chanson ivoirienne, Koffi présente le morceau aux paroissiens, expliquant la signification du refrain et le choix de la chanson. La réponse est immédiate : certains se balancent, sourient et dansent même. L’Église constate une amélioration de la fréquentation grâce à cette tradition mensuelle.

La chorale africaine de Sudbury est désormais sollicitée par des églises de toute la région et se produit régulièrement dans différentes communautés. « Cela nous apporte tellement de partager la joie de la foi avec les autres », déclare Koffi, ajoutant que la religion est pour elle un réconfort et une source de force. Elle espère que ces chants contribueront à développer leur communauté religieuse.

« Voir des jeunes comme nous s’impliquer, cela enverra peut-être le message aux autres qu’il se passe de bonnes choses à l’église », dit-elle. Dorcas Compaoré, membre de la chorale, remarque une différence dans la pratique religieuse au Canada par rapport à son pays d’origine. « Ici, ce ne sont que les personnes âgées ou les Africains. Dans mon pays, on voit n’importe quel âge à l’église », dit-elle. « Il ne suffit pas de s’asseoir et de suivre les règles, il faut danser, s’amuser et chanter. »

Du côté protestant, les influences culturelles noires sont également célébrées. À l’Église All Nations, Sarah Mason, qui dirige le culte dominical, croit au pouvoir de la musique pour se connecter avec Dieu. Originaire de Sainte-Lucie dans les Caraïbes, Mason intègre les rythmes Soca dans les services.

« Il y a définitivement plus d’influence de la drum and bass, et les gens dansent avec beaucoup d’énergie », raconte-t-elle. Ces influences sont présentes chaque dimanche lorsqu’elle et sa famille se produisent devant des centaines de fidèles, mêlant des classiques religieux à des chansons reggae ou afro, très appréciées du public africain et espère voir des gens de différentes nations se réunir et adorer ensemble.

Mason ambitionne de créer une chorale afro qui se produirait dans d’autres églises, services et événements pour apporter un peu de cette culture à Sudbury. « Je travaille là-dessus en arrière-plan », confie-t-elle à la CBC.

Ainsi, par la musique, la danse et le chant, les voix noires donnent une nouvelle vie aux églises du Nord de l’Ontario, enrichissant la communauté religieuse locale tout en célébrant leur héritage culturel.

Written by: Danielle Adjagboni

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