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Profilage racial : un Camerounais menotté sans raison à Montréal

today08/11/2022

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Les faits se déroulent alors que la victime se rendait dans un restaurant de la place pour se procurer des frites aux environs du marché central le 4 novembre dernier.

Soupçonné d’avoir volé un véhicule, monsieur Dossa le conducteur du véhicule sa version des faits. « Je voulais entrer dans mon véhicule […] et quelqu’un est venu me tirer par l’arrière, puis brusquement par la droite. J’ai paniqué, je me posais la question – j’étais comme perdu, là –, « Qu’est-ce qui se passe ici ? » « On a commencé par me menotter en me disant : « C’est la police, votre véhicule a été signalé volé. »

C’est après qu’une vidéo de la scène devenue virale sur les réseaux sociaux ait été postée et que des appels venaient du Japon, de l’Angleterre, de l’Allemagne, du Niger et de la Côte d’Ivoire, explique monsieur Dossa, suscitant des réactions, dont celles des élus provinciaux et municipaux que la police de Montréal a ouvert une enquête administrative.

Selon le témoignage de la victime, ce dernier reproche aux policiers de ne pas s’être désignés comme tels avant de l’intercepter et de ne pas avoir vérifié l’immatriculation du véhicule avant de l’arrêter. « Les menottes me faisaient mal, puisqu’ils ont identifié le véhicule et ils ont demandé mon nom. Ils ont dit : ‘‘Le véhicule est à vous’’, mais ils n’ont même pas demandé une pièce d’identité pour confirmer si je leur donnais mon vrai nom ou pas ! »

Le comble de l’histoire, c’est que les policiers ont égaré les clés des menottes. Ils ont donc dû faire appel à des collègues, qui sont venus le libérer après une quinzaine de minutes, la victime dit être désormais traumatisé par cet incident. Je leur ai dit : « Si j’étais québécois comme vous, vous n’iriez pas jusqu’à me traiter ainsi, vous le feriez d’une autre manière. C’est parce que je ne suis pas québécois comme vous que vous me traitez de la sorte. »

Selon lui, les justifications avancées pour son arrestation par le Service de police de la ville de Montréal (Spvm) comme quoi le véhicule, inoccupé, présentait des marques typiques et évidentes de tentative de vol sur une serrure, sont fallacieuses. Il y a zéro marque sur ma voiture, ce sont des arguments bidon parce qu’ils n’ont rien à dire, s’emporte-t-il en indiquant avoir ensuite appelé le 911 pour signaler cette bavure policière.

« Ceux-ci m’ont référé vers la déontologie policière qui à son tour m’a envoyé au poste de police ou un numéro de dossier a été ouvert à mon nom ». Monsieur Dossa envisage désormais de porter plainte.

L’ancien directeur général adjoint de la Sûreté du Québec (SQ) Marcel Savard a rappelé à la victime qu’il est important de replacer un tel incident dans le contexte des préoccupations socioculturelles actuelles. « Un dossier comme celui-ci va être associé à ceux du profilage racial parce qu’on en a récemment entendu parler dans des jugements », a-t-il souligné.

« Après avoir indiqué dans un tweet que l’enquête était terminée, le Spvm, 24 heures après, cette institution a fait volte-face en déclarant d’ouvrir une enquête administrative avec les instances officielles pour faire la lumière sur cet autre incident en rapport au profilage ».

48 heures plus tard, l’affaire a rebondi au cabinet du ministre de la Sécurité publique puis auprès du ministre responsable de la Lutte contre le racisme, Christopher Skeete.

Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.

Written by: Raphael Nforlem

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