L’Ukraine, comme le Canada, est l’un des plus grands exportateurs de blé du monde et approvisionne de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient, ainsi que le Programme alimentaire mondial des Nations unies. Il y a de petits pays pour lesquels la sécurité alimentaire est compromise
, a indiqué lundi la ministre Bibeau dans une entrevue téléphonique.
L’Ukraine a demandé au Canada de lui fournir des semences ainsi que du matériel pour certifier le grain transporté par chemins de fer dans toute l’Europe. La Russie a bloqué les ports ukrainiens, y compris l’important port d’Odessa, et les silos regorgent de céréales de la dernière récolte, que l’Ukraine ne peut pas exporter.
Le Canada envoie du sarrasin, dont la semence croît plus rapidement que le blé, ce qui le rend plus facile à cultiver pour les agriculteurs ukrainiens soumis à d’intenses pressions.
La ministre Bibeau a aussi annoncé que le Canada expédierait en Ukraine des silos mobiles, qui peuvent être transportés et installés rapidement, et éventuellement, peut-être, des élévateurs à grains
.
Ces mesures sont rendues possibles par un financement fédéral de 52 millions de dollars.
Le but, c’est de pouvoir avoir de l’espace d’entreposage pour la prochaine récolte, parce qu’en ce moment, les silos ont été soit détruits, soit bombardés. Dans d’autres cas, il y a encore dans les silos du grain prêt à être exporté, mais le problème, c’est d’avoir accès au transport
, a expliqué la ministre.
On partage un certain nombre d’entrepreneurs qui sont implantés au Canada et en Ukraine, alors ça nous permet de vraiment comprendre leurs besoins et de pouvoir leur apporter une aide technique et financière sur ce plan-là.
Les Canadiens veulent aider

Selon Mme Bibeau, les agriculteurs canadiens veulent contribuer
pour atténuer la pénurie alimentaire mondiale résultant de l’invasion russe. Elle a déclaré que le gouvernement et les producteurs de céréales du Canada font tout ce qu’ils peuvent
pour acheminer autant de céréales que possible vers les pays en développement qui souffrent de la faim.
Les producteurs canadiens de céréales sont bien conscients des pénuries alimentaires mondiales à la suite de l’invasion russe, a-t-elle dit, et ils font vraiment de leur mieux pour produire davantage
.
Par comparaison avec l’année dernière, qui a été très mauvaise à cause de la sécheresse, nous espérons avoir environ 44 % de production de plus cette année
, a déclaré Mme Bibeau.
Katie Ward, présidente du Syndicat national des agriculteurs, a déclaré que les producteurs canadiens étaient pleinement conscients des pénuries mondiales et qu’il existait déjà une véritable poussée pour cultiver chaque acre qu’ils peuvent cultiver
.
Lors d’une conférence de presse, lundi, Mme Bibeau a par ailleurs lancé une consultation sur la façon de remédier aux pénuries de main-d’œuvre dans l’industrie agricole canadienne, y compris dans les fermes familiales.
Elle a déclaré que les familles d’agriculteurs ukrainiens fuyant vers le Canada seraient les bienvenues dans ce secteur agricole, qui présente de nombreuses similitudes avec le leur.
Le Programme alimentaire mondial prévient depuis des mois que de nombreux pays qui dépendent du blé ukrainien risquaient de faire face à la famine en raison de péneuries.
Plus tôt ce mois-ci, Mykola Solskyi, ministre ukrainien responsable de la politique agraire, a déclaré à un comité de la Chambre des communes que l’armée russe visait délibérément les entrepôts ukrainiens de céréales. Il a également accusé la Russie d’avoir volé du grain ukrainien et de l’avoir exporté en Syrie comme s’il s’agissait de céréales russes
.
Les forces de Vladimir Poutine ont également placé des mines dans certains champs ukrainiens et ont bombardé des installations de stockage de nourriture. La semaine dernière, dans le port ukrainien de Mykolaïv, une installation de stockage d’huile végétale appartenant à la société canado-néerlandaise Viterra a été touchée par une frappe de missile russe : personne n’a été tué.
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