Inclusion de l’histoire des Noirs dans le programme scolaire de la province de Saskatchewan

La question de l’intégration de l’histoire des Noirs dans le programme scolaire de la province de Saskatchewan suscite un débat important parmi les éducateurs, les communautés et les décideurs politiques.

Alors que certaines voix défendent ardemment l’ajout d’un contenu historique plus diversifié et inclusif dans les salles de classe, d’autres expriment des préoccupations quant à la façon dont cela pourrait être mis en œuvre et quelles en seraient les implications.

Les partisans de l’intégration de l’histoire des Noirs dans le programme scolaire soulignent que cela permettrait de combler une lacune importante dans l’éducation des élèves, en leur offrant une perspective plus complète et précise de l’histoire canadienne. En incluant des récits sur les contributions des Noirs à la société canadienne, sur les injustices historiques subies, ainsi que sur les héritages culturels et sociaux, les élèves pourraient mieux comprendre la diversité et l’inclusion, ce qui est essentiel pour favoriser un climat scolaire respectueux et équitable.

Christian Mbanza, enseignant à la division scolaire catholique de Regina, estime qu’il est temps de reconnaître la contribution des Noirs dans la province ; M. Mbanza enseigne l’histoire de quelques pionniers noirs à ses élèves, de façon volontaire. C’est pourquoi il plaide pour une diffusion dans toute la province. Selon lui, c’est aussi une occasion de lutter contre le décrochage scolaire des jeunes Noirs.

Nous avons besoin d’être représentés dans les [programmes] de la Saskatchewan. Ça fait longtemps que nous sommes ici, nous avons des racines ici et nous avons nos écoles, et la représentation de la population noire est nécessaire ; en plus, le Canada est une mixité culturelle. Certains enfants de la communauté [noire] à un certain niveau abandonnent les études et, en leur montrant des exemples de héros noirs, leur histoire, cela leur permet de rêver, de se dire qu’ils pourront être comme ces personnages, explique-t-il.

En Colombie-Britannique, le ministère de l’Éducation encourage les commissions scolaires, mais sans les y obliger, à initier les élèves au Mois de l’histoire des Noirs ou à le souligner dans les écoles en février. Carol LaFayette-Boyd, une Afro-canadienne et descendante d’immigrants américains, voudrait des changements en Saskatchewan.

Elle dit avoir bon espoir de voir ce rêve se réaliser et ajoute « qu’un groupe d’enseignants a travaillé avec le ministère de l’Éducation et au cours des deux dernières années. » Il y a une suspension en ce moment, mais j’ose espérer que cela va reprendre vite et que cela va se concrétiser très bientôt. Ça fait plus de 50 ans que j’attends que ça se réalise. »

De son côté, le ministère de l’éducation provincial explique dans un courriel que « les programmes scolaires de la Saskatchewan offrent aux élèves de multiples occasions de se familiariser avec l’histoire des Noirs ».

« Au niveau primaire, les élèves discutent de la diversité culturelle au sein de la famille, de la classe et des communautés et peuvent apprendre ce qu’est le racisme à partir des expériences des membres de la communauté locale », précise le ministère.

Néanmoins, en 2020, des élèves noirs de la Saskatchewan avaient lancé une pétition dans laquelle ils demandent aux autorités scolaires d’introduire l’éducation contre le racisme et l’histoire des Noirs dans le programme scolaire de la province.

Ce groupe est constitué de personnes qui disent avoir été la cible de divers actes racistes durant leur parcours scolaire.

Il est clair que l’intégration de l’histoire des Noirs dans le programme scolaire de la province de Saskatchewan soulève des questions complexes ainsi qu’une réflexion approfondie.