play_arrow

keyboard_arrow_right

skip_previous play_arrow skip_next
00:00 00:00
chevron_left
volume_up
chevron_left
  • cover play_arrow

    TROC RADIO L’accent afro-canadien

Actualités

Arts Visuels. Exposition au Musée National des Beaux Arts du Québec

today30/06/2022

Background
share close

Le Musée national des beaux-arts du Québec propose cet été une exposition montée avec 96 œuvres du musée Hirshhorn de Washington. America. Entre rêves et réalités comprend des peintures, sculptures, œuvres sur papier et vidéos créées aux XXe et XXIe siècles par 82 artistes américains. Un parcours pictural et historique de ces États-Unis inachevés, entre rêve américain et drames quotidiens.

America est à la fois un regard sur l’art américain et une incursion partielle au cœur de la collection élaborée par Joseph Herman Hirshhorn (1899-1981). Cette collection a abouti, en 1974, au sein de la Smithsonian Institution de Washington, dans un musée qui porte le nom de l’homme d’affaires d’origine lettonne.

Il s’agit aussi et surtout d’une introspection des États-Unis, de son histoire sociale et des démons qui hantent encore aujourd’hui la démocratie constituée par Thomas Jefferson et ses pairs en 1776.

Dès le début de la visite, on commence… par la fin ! Soit la société américaine comme on la connaît aujourd’hui à travers les médias, c’est-à-dire les défis inhérents à sa diversité. Les artistes Hank Willis Thomas, Eric Gottesman et Emily Shur, du collectif For Freedoms, mettent le doigt sur le bobo en réutilisant l’œuvre Four Freedoms réalisée en 1943 par l’illustrateur Norman Rockwell à la suite d’un discours du président Roosevelt.

Ces quatre libertés de l’après-guerre deviennent plus inclusives avec For Freedoms, qui ont tenu compte de la diversité ethnique et religieuse d’aujourd’hui.

Le rêve américain d’une vie meilleure, en toute liberté, est illustré par une section d’œuvres pop art et de réflexions sur le rôle de la consommation. Avec des toiles de Rosalyn Drexler, Julian Schnabel et bien sûr Andy Warhol. L’importance de l’environnement pour les artistes américains, et les liens identitaires qu’ils font, a aussi droit à un espace.

Avec des photographies contemporaines de William Christenberry rappelant l’Amérique du film Bagdad Café, une acrylique très symbolique de Malcom Morley, Scène de plage, ou encore le Point of Tranquility de Louis Morris et la très abstraite Delaware Gap de Franz Kline.

Des œuvres rappellent des souvenirs, parce qu’on les a vues à d’autres occasions, comme la scène intérieure Hotel by a Railroad (1952), d’Edward Hopper. Ou les lèvres pulpeuses de Marilyn Monroe décuplées par Andy Warhol.

D’autres étonnent comme celle de Man Ray, New York 17, sculpture fort intéressante de 1966, en écho à un travail de 1917 alors que, tout jeune, il avait voulu traduire, sous la forme d’une œuvre dadaïste, la modernité et le dynamisme de l’économie et de la société new-yorkaises.

  • Hotel by a Railroad, vers 1952, Edward Hopper (1882-1967), huile sur toile, 79,4 x 101,9 cm

  • Marilyn Monroe’s Lips, 1962, Andy Warhol, acrylique, encre de sérigraphie et graphite sur toile, panneau A (gauche) : 210,2 x 205,1 cm, panneau B (droit) : 210,2 x 209,2 cm

  • Hotel by a Railroad, vers 1952, Edward Hopper (1882-1967), huile sur toile, 79,4 x 101,9 cm

D’autres émerveillent ou émeuvent comme La mère (1952), de Charles White, ou Sans titre, une photographie de la série Fashion Series de Cindy Sherman sur la pandémie de séduction artificielle infectant les milieux médiatique et publicitaire, ou encore Love is the Message, the Message is Death, la vidéo coup de poing d’Arthur Jaffa découverte au Musée d’art contemporain de Montréal en 2020, une œuvre remarquable où l’artiste résume en 7 min 30 s l’histoire rocambolesque et scandaleuse vécue par les communautés afro-américaines des États-Unis.

  • The Mother, 1952, Charles White, dessin à la plume et graphite sur papier, 77,5 x 56,6 cm

  • Si je ne le fais pas, quelqu’un devrait, car tu le mérites [If I don’t, someone should as you are so deserving], 2020, Henry Taylor (1958 —), acrylique sur toile, 243,8 x 304,8 cm

On sort de cette expo plutôt contenté, avec le sentiment prévisible que l’histoire des États-Unis est aussi fascinante qu’irritante. Comme l’illustre le Drapeau (1960), de Jasper Johns, elle ne manque pas d’aspérités. Mais pas de poésie non plus, comme le montre Jim Hodges avec ses fleurs de soie (This Way In, 1999).

Ces œuvres du Hirshhorn soulignent en fin de compte la riche complexité de notre grand voisin, nation charismatique dont la diversité n’est pas synonyme d’harmonie, mais qui a le mérite d’être encore et toujours, 246 ans après sa fondation, une aventure à façonner, ce que les artistes se chargeront de dépeindre. Pour notre plus grand bonheur.

  • PHOTO, 1961, Mark Rothko, huile sur toile, 229,2 x 205,9 cm

  • 7-Up, 1961, Claes Oldenburg (1929 —), émail, plâtre, toile et fil de fer, 140,7 x 99,7 × 14 cm

  • Lignes de chance, 2018, Nicole Eisenman (1965 —), huile sur toile

  • Robe rouge, 1992, Beverly Semmes (1958 —), velours et cintre, dimensions variables

  • PHOTO, 1961, Mark Rothko, huile sur toile, 229,2 x 205,9 cm

L’exposition est accompagnée d’un catalogue de 152 pages et 109 photographies, réalisées sous la direction d’André Gilbert, commissaire d’expositions au MNBAQ. L’ouvrage retrace les sept sections d’America.

Source: La Presse

Written by: C2D

Post comments (0)

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *