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Affaires. Un fonds de capital de risque aidera les entrepreneurs noirs du Québec

today23/04/2022

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Un fonds de capital de risque de 20 millions de dollars installé à Toronto fait son entrée à Montréal pour donner un coup de pouce aux entrepreneurs issus de la communauté noire. Ses dirigeants espèrent changer les mentalités et faire en sorte que plus d’investisseurs viennent soutenir la diversité.

« On avait beaucoup de visibilité du côté anglophone. Mais si on considère que 30 % de la population noire du Canada se trouve au Québec, en plus du fait que j’ai moi-même grandi à Montréal, c’est important pour nous d’avoir une présence », souligne en entrevue avec Le Devoir Lise Birikundavyi, cofondatrice et directrice associée de BKR Capital.

Fondée en juin 2021, l’entreprise se présente comme le premier fonds de capital de risque canadien qui vient en aide aux entrepreneurs de la communauté́ noire. Elle se donne pour mission « d’investir dans des entreprises fondées par une équipe où au moins 25 % des fondateurs sont noirs » dans le secteur de la technologie.

« L’objectif pour nous est qu’environ 30 % de notre portefeuille soit au Québec », précise Lise Birikundavyi. En vue de l’ouverture de son bureau à Montréal dans l’Espace CDPQ, un partenariat a été créé avec HEC Montréal pour aider le fonds à soutenir des jeunes pousses francophones. BKR Capital peut également compter sur le soutien financier de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), par l’entremise de Teralys Capital, ainsi que de Fondaction, qui engageront un montant de 4,5 millions de dollars.

Par ses activités, BKR Capital espère donner plus d’occasions à la communauté noire. « C’est souvent beaucoup plus difficile d’avoir accès à certaines occasions d’affaires quand on fait partie d’une minorité, ce qui inclut la nécessité de lever des fonds, souligne Lise Birikundavyi, études à l’appui. Il y a un biais inconscient quand on investit, surtout en capital de risque. Les investisseurs vont faire plus confiance aux gens qui leur ressemblent. »

Cela crée des disparités. Elle ajoute qu’il n’y a pas beaucoup de diversité chez les gestionnaires de fonds. « On travaille sur ça aussi », glisse-t-elle. Le montant que gère BKR Capital, 20 millions de dollars, est très petit, souligne-t-elle. Avec son associé, Isaac Olowolafe, elle espère démontrer au marché que « ça vaut la peine de regarder ailleurs » et d’être « un peu plus novateur dans la recherche d’investissements ».

« On s’est souvent fait demander si on allait avoir assez d’entrepreneurs pour remplir notre objectif. Et depuis qu’on a lancé nos activités en juin, on a reçu 200 pitchs d’entrepreneurs noirs dans le monde de la technologie au Canada. C’est beaucoup, et ça démontre que ce sont des mondes qui ne sont pas connectés. On veut être cette connexion », lance-t-elle.

Il y a un biais inconscient quand on investit, surtout en capital de risque. Les investisseurs vont faire plus confiance aux gens qui leur ressemblent.

BKR Capital veut, à terme, soutenir 18 entreprises innovantes d’ici les quatre prochaines années au Canada. « On investit dans les entreprises relativement tôt, au stade de préamorçage et d’amorçage. Souvent, ce sont des personnes qui ont déjà de l’expérience entrepreneuriale. Elles savent quel problème elles veulent résoudre, et savent déjà à quel point c’est difficile d’être un entrepreneur, souligne Lise Birikundavyi. On essaye de soutenir les vrais entrepreneurs et les modèles d’affaires qui ont un potentiel de croissance exponentiel. »

Au Québec, BKR Capital fera un premier investissement dans Goodee, un détaillant en ligne spécialisé en meubles et accessoires pour la maison, l’art de vivre et le design durable. L’entreprise est certifiée « B Corp », ce qui signifie qu’elle respecte des normes élevées en matière d’environnement, de transparence et de gouvernance.

Anne-Marie Provost
Le Devoir

Written by: Léo NSÉKÉ

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