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Oluwatomi Waziri, un immigrant nigérian de 32 ans, se retrouve dans une impasse, entravé par l’absence de places en garderie pour ses deux jeunes enfants. Après avoir fui la violence au Nigeria, où il a perdu la vue à la suite d’une agression, Oluwatomi espérait redémarrer sa vie au Canada avec sa femme et ses enfants. Mais ce rêve semble s’éloigner alors qu’il doit désormais consacrer son temps à la garde de ses enfants.
Arrivé à Winnipeg l’année dernière, Oluwatomi avait des ambitions claires : contribuer à la société canadienne et retrouver une vie professionnelle en tant que massothérapeute. Possédant déjà une certification obtenue au Nigeria, il découvre rapidement qu’il doit obtenir une certification canadienne pour exercer. « Malheureusement, je n’avais pas prévu de venir au Canada pour être baby-sitter, mais pour apporter ma contribution à l’économie canadienne », confie-t-il.
Malgré ses efforts pour acquérir de nouvelles compétences, notamment en apprenant à utiliser un ordinateur avec l’aide de Visual Loss Manitoba et de l’INCA (Institut national canadien pour les aveugles), les défis liés à la garde d’enfants l’empêchent d’avancer. Sa femme, Maria Waziri, poursuit ses études avec un visa d’étudiante internationale et travaille dans le commerce de détail. Ensemble, ils ont postulé dans près de 10 garderies depuis décembre dernier, mais restent sans nouvelles.
Shereen Denetto, directrice générale de l’Immigrant & Refugee Community Organization of Manitoba (IRCOM), souligne que la demande de garderies dépasse largement l’offre. Bien que l’IRCOM tente d’offrir des places prioritaires aux familles dans des situations difficiles, le chemin reste semé d’embûches. Denetto affirme : « Les familles confrontées à de multiples obstacles sont souvent prioritaires, mais la demande est telle qu’il faut une action gouvernementale urgente. »
Jodie Kehl, directrice générale de la Manitoba Child Care Association, partage cette inquiétude, notant que la situation d’Oluwatomi est emblématique des difficultés rencontrées par de nombreuses familles à la recherche de services de garde d’enfants. « La province s’est engagée à créer 23 000 nouvelles places d’ici 2026, mais les défis sont immenses », précise-t-elle.
Nello Altomare, ministre de l’Éducation et de l’Apprentissage de la petite enfance, reconnait également les difficultés et assure que le gouvernement fait des efforts pour améliorer la situation. Cependant, Oluwatomi reste sceptique. Malgré des communications récentes de la province à ce sujet, il n’a pas trouvé de place pour sa fille de deux ans, souvent confronté à des refus liés à son âge.
Oluwatomi exprime son désespoir face à cette situation prolongée : « J’exhorte le gouvernement du Manitoba à examiner cette question pour voir s’il peut y avoir une sorte de soulagement ». Au moins, je saurai que je peux soutenir ma femme et offrir à mes enfants ce dont ils ont besoin. »
Son histoire résonne avec celle de nombreux nouveaux immigrants à Winnipeg, confrontés à des obstacles similaires dans leur quête d’une vie meilleure. Le parcours d’Oluwatomi révèle l’importance cruciale d’une solution rapide et efficace aux problèmes de garde d’enfants, permettant ainsi aux familles de s’épanouir dans leur nouveau pays.
Written by: Danielle Adjagboni
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