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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today17/10/2025
Un atelier d’intégration culturelle a permis à des hommes nouvellement arrivés au Canada d’échanger sur les défis liés à leur adaptation aux réalités sociales et familiales du pays.

Un atelier d’intégration culturelle destiné aux hommes nouveaux arrivants s’est tenu samedi au centre-ville de Winnipeg. Organisée par l’organisme Ensemble pour un monde fort, cette initiative avait pour objectif d’aborder les défis que rencontrent les hommes immigrants lorsqu’ils doivent adapter leurs repères culturels aux réalités canadiennes.
Près d’une trentaine de participants ont pris part à ces échanges francs et ouverts. La majorité ont partagé des expériences similaires, notamment autour de la répartition des rôles au sein de la famille et de la vie de couple.
Pour Donaldy Bruel Poaty Madassou, nouvel arrivant d’origine congolaise installé au Canada depuis seulement deux mois, le changement est radical.
> « Chez nous, les Africains, l’homme a le pouvoir sur la femme. Ici, ce n’est pas le cas », explique-t-il. Conscient des ajustements à faire, il participe à l’atelier avec la volonté d’apprendre : « Je sais que ce ne sera pas facile, mais au fur du temps, on va essayer de s’adapter et de s’intégrer. »
Moise Muhindo, travailleur social basé à Ottawa et co-animateur de la rencontre, a insisté sur la nécessité d’une prévention proactive afin d’éviter les tensions et les violences liées aux différences culturelles.
> « Un cas typique concerne les allocations familiales, qui sont souvent versées au nom de la femme. Pour beaucoup d’hommes immigrants, c’est difficile à accepter », souligne-t-il.
De son côté, Karen Craggs, experte en intégration, a apporté une perspective féminine au débat. Elle a mis l’accent sur la nécessité d’un dialogue équilibré :
> « J’apporte la perspective de la femme tout en laissant aux hommes un espace pour exprimer les traumatismes liés à leur arrivée dans ce pays », a-t-elle affirmé.
Pendant deux heures, les échanges ont permis d’ouvrir des discussions sincères sur les réalités de l’emploi, la vie familiale et les attentes sociales au Canada. Mathias Mougué, établi depuis une dizaine d’années, a tenu à rappeler la complexité de ce processus :
> « S’adapter aux lois canadiennes peut parfois entrer en conflit avec les traditions d’origine. Pour un homme, céder une partie de son autorité, c’est aussi céder une partie de ses responsabilités. »
À travers cet atelier, les organisateurs espèrent favoriser une meilleure compréhension mutuelle et une intégration harmonieuse des hommes immigrants dans leur nouveau milieu de vie.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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