Voix et luttes des demandeurs d’asile africains : Décryptage d’un rapport de Centraide

Dans un récent rapport publié par Centraide, des demandeurs d’asile africains réfugiés dans le Grand Toronto en 2023 font état de discriminations systémiques touchant à l’accès au logement et aux ressources fondamentales. Cette enquête révèle que le racisme demeure le principal obstacle à leur intégration, exacerbant les difficultés déjà rencontrées par ces personnes fuyant des situations précaires.

Jean de Dieu Basabose, chercheur principal de l’étude, souligne que les barrières raciales ajoutent une couche complexe aux défis auxquels font face ces réfugiés. Un participant anonyme au rapport témoigne de la réticence de nombreux propriétaires à louer des logements, souvent en raison de préjugés selon lesquels les migrants ne seraient pas en mesure de payer leur loyer.

Par ailleurs, l’étude met en lumière des cas de discrimination lors du processus d’embauche. Une source anonyme raconte qu’un recruteur lui a clairement indiqué que l’entreprise ne recrutait pas de Noirs ni d’Africains, ce qui illustre le climat de stigmatisation qui règne sur le marché du travail.

Les chercheurs recommandent des solutions adaptées, notamment la création de centres d’accueil multifonctionnels où les nouveaux arrivants peuvent facilement accéder à des ressources culturellement appropriées pour mieux faciliter leur intégration.

Commissionné après une crise de réfugiés à Toronto en 2023, le rapport fait écho aux situations désespérées vécues par de nombreux réfugiés, certains d’entre eux se retrouvant à la rue après avoir été exclus des refuges.

Debbie Douglas, directrice générale de l’Ontario Council of Agencies Serving Immigrants (OCASI) et membre du comité consultatif de l’étude, exprime son incompréhension face à ces conclusions, qui confirment des entraves connues pour l’intégration des réfugiés. Elle souligne, en outre, que le manque de reconnaissance des qualifications professionnelles pèse lourdement sur les chances d’embauche.

Léonie Tchatat, fondatrice de La Passerelle IDÉ, renchérit en indiquant que ces discriminations ne sont pas nouvelles au sein de la communauté africaine francophone de Toronto, mais s’inscrivent dans un schéma de défis longtemps ignoré.

Ce rapport invite à une réflexion urgente sur la nécessité d’une prise en charge collective pour améliorer les conditions de vie des demandeurs d’asile, et ainsi, bâtir une société plus inclusive et équitable.