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today06/03/2025
Les cégeps de Matane et de la Gaspésie–Les Îles expriment leur vive inquiétude face au décret du gouvernement du Québec imposant un quota d’étudiants étrangers dans les établissements d’enseignement supérieur. Cette décision, qui vise à réduire de 20 % le nombre d’admissions d’étudiants étrangers pour atteindre un total de 124 760 d’ici 2026, s’avère dévastatrice pour des institutions qui dépendent de cette clientèle pour assurer la pérennité de leurs programmes, notamment ceux jugés fragiles.
Le Cégep de Matane a récemment reçu notification de la limitation de son quota à seulement 143 certificats d’acceptation du Québec entre février 2025 et février 2026. Selon son directeur général, Martin Demers, cette politique est le fruit d’une incohérence entre les deux niveaux de gouvernement. « On constate déjà une baisse de 50 % des demandes d’admission provenant de l’international par rapport à l’an dernier, ce qui est très préoccupant », a-t-il déclaré.
Parallèlement, le Cégep de la Gaspésie et des Îles fait état de 421 demandes admissibles pour ses DEC et 30 pour ses AEC. Malgré cette situation relativement favorable, sa directrice générale, Yolaine Arseneau, reste en désaccord avec la mise en œuvre d’un quota. « Nous avions été assurés, avec la loi 74, que les cégeps en région seraient protégés. « Il n’est pas souhaitable que nos programmes subissent les conséquences de ces limitations », déplore-t-elle.
Ce décret, bien qu’il exempt certains étudiants admis à des formations spécifiques dans le domaine de la santé, laisse une large zone d’incertitude pour le reste de la communauté étudiante. Les directions des cégeps précisent qu’elles continueront de recruter à l’étranger, mais s’inquiètent des répercussions de ces mesures sur la dynamique de leurs centres d’études. Yolaine Arseneau souligne que, même si le quota de 400 admissions ne menace pas la survie des programmes, le fait que le gouvernement n’ait accordé aucun certificat pour des diplômes d’études professionnelles à l’École des pêches et de l’aquaculture du Québec est alarmant. « Des programmes comme la mécanique marine et les pêches professionnelles dépendent en grande partie des étudiants étrangers », ajoute-t-elle.
Ce contexte met en lumière les défis croissants auxquels sont confrontés les cégeps de régions en matière d’attractivité internationale. Alors que certaines ententes avec des pays comme la France apportent une certaine prévisibilité concernant les frais de scolarité, les étudiants issus d’autres pays francophones se retrouvent souvent dans une situation difficile. La question de la prévision et de l’égalité d’accès pour ces populations reste ainsi un enjeu crucial pour l’avenir des cégeps en région.
Les établissements espèrent que le gouvernement reconsidérera ces quotas pour permettre à tous les cégeps de continuer à accueillir et à soutenir des étudiants étrangers, essentiels à la diversité et à la vitalité de leurs programmes.
Written by: Danielle Adjagboni
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