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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today24/05/2024
Une mère francophone, récemment immigrée, se voit forcée de scolariser son enfant en anglais en raison des contraintes imposées par le système éducatif catholique et le manque d’écoles francophones laïques.
Marina Dupré, arrivée au Canada en 2023, espérait que son fils de cinq ans puisse suivre sa scolarité en français. Cependant, l’unique école élémentaire proche de son domicile, l’école Notre-Dame-de-la-Jeunesse, est catholique et exige un certificat de baptême pour l’inscription. « Être francophone ne suffit pas, il faut être baptisé et catholique, et nous ne le sommes pas », explique Mme Dupré.
Les écoles publiques francophones, comme l’École élémentaire Ronald-Marion à Pickering, sont une alternative. Cependant, l’absence de voiture et les contraintes de transport scolaire rendent cette option impraticable pour Marina. « Le transport scolaire implique des heures fixes incompatibles avec mes horaires de travail ». De plus, un très jeune enfant ne peut pas rentrer seul à la maison après l’école, déplore-t-elle.
Face à ces défis, Marina a dû inscrire son fils dans une école anglophone accessible à pied. « L’immersion française dans les écoles anglophones est loin d’être au niveau ». « Je dois donc assurer moi-même son éducation en français », regrette-t-elle.
Yves Levesque, directeur général de l’Association franco-ontarienne des conseils scolaires catholiques (AFOCSC), confirme que les prérequis d’accès aux écoles catholiques sont clairs : en plus d’être francophone, l’enfant doit être baptisé. Toutefois, des exceptions sont possibles en milieu rural, où les écoles publiques francophones peuvent se trouver à plus de 75 km de distance.
Isabelle Girard, directrice générale de l’Association des conseils scolaires des écoles publiques de l’Ontario (ACÉPO), souligne que de nombreuses régions sont mal desservies par les écoles publiques de langue française. « Nous estimons qu’entre 80 et 120 écoles publiques supplémentaires sont nécessaires pour desservir adéquatement la population franco-ontarienne », indique-t-elle.
Cette situation reflète un problème plus large, où le manque d’investissements provinciaux contraint les familles francophones à faire des compromis sur l’éducation de leurs enfants. Le ministère de l’Éducation a investi plus de 240 millions de dollars depuis 2018 pour soutenir de nouvelles écoles francophones et des agrandissements, mais les besoins restent élevés.
En attendant de nouvelles infrastructures, des familles comme celle de Marina Dupré continuent de faire face à des défis quotidiens pour assurer une éducation francophone à leurs enfants.
Written by: Danielle Adjagboni
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