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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today27/06/2025
Le programme AMANI, qui offre un soutien en santé mentale et en toxicomanie aux jeunes Noirs de Windsor, connaît un essor sans précédent. Pour la première fois depuis son lancement, cette initiative, qui a fait ses débuts il y a seulement trois ans, a dû établir une liste d’attente en raison d’une demande croissante.
Anciennement connu sous le nom de Programme de lutte contre la toxicomanie pour les jeunes Afro-Canadiens et Caribéens (SAPACCY), AMANI cible spécifiquement les jeunes âgés de 12 à 29 ans issus de la communauté africaine, caribéenne ou noire. Financé par le gouvernement provincial, ce programme innovant s’étend à huit régions de l’Ontario et se positionne comme le « premier partenariat canadien entre un hôpital et une communauté axé sur l’amélioration des soins pour les jeunes Noirs », selon son site web.
Dirigé par des membres de la communauté noire, AMANI adopte une perspective afrocentrique, reconnaissant l’impact du racisme et de l’oppression sur les problèmes de santé mentale et de toxicomanie que rencontrent ces jeunes. Nadine Manroe-Wakerell, directrice de la pratique clinique, souligne l’importance de créer un environnement de confiance où les jeunes peuvent s’exprimer librement.
Depuis sa création, le programme a vu le nombre de ses clients passer de 70 à plus de 260 l’année dernière, un témoignage du besoin croissant d’un soutien culturellement adapté. En conséquence, des jeunes se retrouvent désormais sur liste d’attente, bien que les équipes d’AMANI restent en contact pour suivre leur bien-être.
Giselle Vinsky, assistante sociale principale, rapporte que de nombreux jeunes demandant de l’aide sont souvent confrontés à des conflits familiaux et à des problèmes de santé mentale tels que l’anxiété et la dépression. Elle note que cela engendre une nécessité de sensibilisation des parents immigrants aux enjeux de santé mentale auxquels leurs enfants font face dans le contexte canadien.
Le rapport de Statistique Canada met en lumière les difficultés rencontrées par les filles racialisées dans l’accès aux soins de santé, un problème que le programme AMANI s’efforce d’atténuer. La directrice Manroe-Wakerell explique que le manque de prestataires entraînés en soins de santé culturellement adaptés est une barrière significative, mais AMANI s’engage à alterner cette dynamique.
Des témoignages comme celui de Juchelle West, jeune femme de 19 ans bénéficiant des services d’AMANI, illustrent l’impact positif du programme. Ayant elle-même lutté contre des problèmes de santé mentale, elle ressent une connexion plus forte avec les prestataires partageant des expériences similaires, ce qui facilite son ouverture durant les séances.
Face à cette montée en demandе, des recommandations émergent, incluant des temps d’attente réduits et une meilleure adéquation entre les patients et les prestataires. Vinsky plaide également pour une formation accrue en diversité et une meilleure embauche de professionnels de la santé issus de communautés racialisées.
En conclusion, le programme AMANI répond à un besoin vital dans la communauté noire de Windsor. Son approche unique et culturellement adaptée semble être une clé pour démystifier les soins en santé mentale et encourager les jeunes à chercher l’aide dont ils ont besoin.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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