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today05/08/2024
Lola Akinlade, une Nigériane arrivée au Canada en 2016 pour poursuivre ses études, se retrouve aujourd’hui dans une situation désespérée. Bien que rayonnante à l’obtention de son diplôme en service social du Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse (NSCC) en 2019, ses joies sont assombries par une menace d’expulsion qui pèse sur elle et sa famille. C’est une découverte douloureuse qui l’a plongée dans l’angoisse : un document crucial de son dossier d’immigration s’avère être un faux, ce qu’elle a appris à son grand désarroi.
Lola, en quête d’un avenir meilleur, avait été séduite par un consultant en immigration qui lui avait promis de l’aider à venir étudier au Canada. Malheureusement, ce qui semblait être une opportunité s’est transformé en une véritable supercherie. En 2019, peu de temps après avoir célébré son succès académique, elle reçoit une lettre d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) lui demandant des explications sur l’authenticité d’un document qui, selon les autorités, était contrefait.
« Je n’avais aucune idée que c’était un faux document ». C’était le début de mes difficultés, raconte-t-elle avec émotion au cours d’une récente interview. Désormais, elle et sa famille doivent faire face à la perspective de quitter le pays, avec l’interdiction de travailler ou d’étudier. « Nous vivons grâce à nos économies et je ne sais pas combien de temps nous pourrons survivre ainsi ». « C’est très, très difficile », confie Lola.
La situation de la famille Akinlade n’est pas isolée. Depuis décembre 2023, le ministère de l’immigration a vérifié plus de 361 000 lettres d’inscription et a découvert que 9 175 étaient fausses. Des milliers d’étudiants étrangers se retrouvent confrontés à des circonstances similaires, souvent victimes de consultants malveillants qui exploitent leur désir d’un avenir meilleur.
Amanat Sandhu, avocate de la famille, a déclaré que des agents indélicats fournissent régulièrement de faux documents aux immigrants, laissant nombre d’entre eux dans une situation précaire. « Beaucoup de gens se retrouvent dans cette situation délicate où ils font confiance à un agent, et où cet agent n’agit pas comme il est censé le faire », a-t-elle expliqué.
Graham Barber, responsable des relations internationales d’Universités Canada, a également évoqué ses préoccupations concernant les faux documents. « Pour toute université dont le logo est utilisé sans son autorisation, c’est incroyablement inquiétant ». Ces fausses lettres peuvent constituer un indice de fraude, a-t-il déclaré.
Malgré les soupçons d’IRCC quant à la connaissance de Lola sur la nature frauduleuse de son document, le ministère s’efforce de trouver les véritables coupables, plutôt que de pénaliser les victimes. Tandis que la famille Akinlade s’apprête à déposer une demande pour rester au Canada pour des motifs humanitaires, l’avenir demeure incertain. Lola Akinlade, avec un courage indéfectible, continue de se battre pour défendre ses droits et réaliser ses rêves malgré les obstacles qui se dressent sur son chemin.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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