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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today23/05/2022
Dans le présent communiqué, le concept de population « racisée » est mesuré au moyen de la variable « minorité visible ». Cette dernière désigne les personnes appartenant à un groupe de minorités visibles, comme défini par la Loi sur l’équité en matière d’emploi, laquelle définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche » (pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez lire la note aux lecteurs).
Ces indicateurs fournissent des renseignements pertinents en vue d’élaborer des politiques de lutte contre le racisme et la discrimination, et ils reflètent l’engagement de l’organisme à mieux comprendre la situation grâce à l’utilisation de données désagrégées. Les nouvelles données mettent en lumière les expériences uniques des Canadiens racisés, qu’ils aient immigré au Canada ou qu’ils y soient nés.
Les indicateurs diffusés aujourd’hui forment un cadre conceptuel plus large de thèmes qui permettent de mesurer l’inclusion sociale au sein de la population diversifiée du Canada. Ces thèmes sont les suivants : la participation au marché du travail; l’engagement communautaire et la participation politique; la représentation dans les postes décisionnels; les besoins fondamentaux et le logement; la santé et le bien-être; l’éducation, la formation et les compétences; le revenu et la richesse; les liens sociaux et les réseaux personnels; la communauté locale; les institutions et les services publics; la discrimination et la victimisation.
Le présent article donne un aperçu de l’inclusion sociale des groupes racisés sous deux thèmes, à savoir l’engagement communautaire et la participation politique, et la représentation dans les postes décisionnels. On y examine les indicateurs clés de la participation à des groupes et à des organismes communautaires, de la représentation dans les postes de cadre supérieur ainsi que du vote aux élections et de l’engagement politique. L’analyse porte sur les sept principaux groupes racisés au Canada, soit les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes et les Asiatiques du Sud-Est.
Les résultats révèlent que, bien que les taux de participation communautaire des Canadiens racisés soient généralement semblables à ceux du reste de la population, leur représentation dans les postes de gestion est nettement plus faible, et leur taux de participation électorale ainsi que leur engagement politique sont quelque peu inférieurs à ceux des autres Canadiens. On observe également des différences importantes entre les groupes racisés en ce qui concerne ces mesures d’inclusion sociale.
La participation à des groupes, des organismes et des associations communautaires révèle la force des liens sociaux et la possibilité pour une personne d’obtenir du soutien social dans les communautés. L’engagement communautaire permet des interactions multiples et diversifiées entre les personnes et les groupes, et il contribue à forger des relations d’interdépendance et de solidarité. Pour ces raisons, les niveaux élevés d’engagement communautaire constituent des indicateurs d’inclusion sociale.
Selon les données de l’Enquête sociale générale de 2020 – Identité sociale (ESG IS), parmi les Noirs (64 %), les Philippins (62 %) et les Latino-Américains (61 %), plus de 6 sur 10 ont participé à au moins un groupe, une association ou un organisme social ou communautaire. Ces taux sont semblables à celui de la participation communautaire du reste de la population (60 %).
À titre de comparaison, moins de la moitié des Arabes (47 %) et des Asiatiques du Sud-Est (43 %) ont participé à de tels organismes. Il convient de noter qu’il n’y avait pas de différence significative dans la participation à des groupes sociaux ou communautaires entre la population racisée née au Canada et les personnes nées à l’étranger qui sont arrivées au Canada dans le cadre du processus d’immigration.
Les formes les plus courantes d’engagement communautaire au sein de la population racisée sont la participation à des organismes sportifs (22 %), à des groupes d’appartenance religieuse (20 %), à des organismes culturels, éducatifs ou de loisirs (19 %) et à des syndicats ou des associations professionnelles (18 %).
Bien que, dans l’ensemble, les Noirs, les Philippins et les Latino-Américains affichaient les plus hauts taux d’engagement communautaire, la participation à un type particulier d’organisme variait selon le groupe racisé. Par exemple, la participation à des organismes sportifs était la plus élevée chez les Chinois (27 %), mais elle était la plus faible chez les Asiatiques du Sud-Est (15 %), alors que les Sud-Asiatiques (20 %) se rapprochaient de la moyenne de tous les groupes racisés.
Les Sud-Asiatiques (18 %) participaient davantage à des organismes humanitaires ou à des œuvres de bienfaisance que les Noirs (14 %) et les Philippins (10 %), qui étaient habituellement plus susceptibles de participer à des groupes, des organismes ou des associations communautaires. Par ailleurs, les Sud-Asiatiques (20 %) affichaient un taux de participation plus faible à des groupes d’appartenance religieuse que les Noirs (31 %).
Une pleine inclusion ainsi qu’une participation à part entière aux diverses institutions sociales, politiques et économiques exigent que chacun ait la possibilité de progresser au sein de la société, puis d’accéder à des postes de gestion associés à des fonctions décisionnelles dans les administrations publiques, les institutions et les entreprises (voir la note aux lecteurs pour la description des professions de gestion). L’avancement des employés à ces postes est souvent associé au processus de mobilité sociale, économique et professionnelle.
Dans les trois recensements à l’étude (2006, 2011 et 2016), les Canadiens racisés de 25 à 64 ans étaient environ deux fois moins susceptibles que le reste de la population d’occuper des postes de cadre supérieur. En 2016, 7 travailleurs racisés pour 1 000 occupaient un poste de cadre supérieur par rapport à 15 pour 1 000 chez le reste de la population.
Au sein de la population racisée, on observait des différences entre les immigrants et les non-immigrants de ce même groupe d’âge. Plus précisément, en 2016, 9 non-immigrants pour 1 000 occupaient des postes de cadre supérieur par rapport à 7 immigrants pour 1 000.
La représentation au sein des postes de cadre supérieur variait également selon le genre. Dans le groupe d’âge des 25 à 64 ans, les hommes étaient deux fois plus susceptibles que les femmes d’occuper des postes de cadre supérieur, tant au sein de la population racisée qu’au sein du reste de la population.
De plus, les hommes et les femmes racisés étaient deux fois moins susceptibles d’occuper des postes de cadre supérieur que les hommes et les femmes du reste de la population, et ces différences ont persisté au fil du temps. Par exemple, 10 hommes racisés pour 1 000 occupaient des postes de cadre supérieur en 2016, par rapport à 21 hommes du reste de la population pour 1 000. Ces taux étaient de 4 pour 1 000 chez les femmes racisées, et de 9 pour 1 000 chez les femmes du reste de la population.
Parmi les groupes racisés, les Arabes (12 pour 1 000) et les Chinois (10 pour 1 000) étaient les plus susceptibles d’occuper des postes de cadre supérieur en 2016, par rapport aux Sud-Asiatiques (8 pour 1 000), aux Latino-Américains (5 pour 1 000) et aux Noirs (4 pour 1 000).
Tout comme la tendance générale observée pour tous les groupes racisés, les taux de représentation dans les postes de cadre supérieur de 2006 à 2016 ont peu changé parmi les principaux groupes racisés, à l’exception des Arabes, pour lesquels les taux ont diminué pour passer de 17 pour 1 000 en 2006 et à 12 pour 1 000 en 2016.
La participation politique est un aspect important de l’inclusion sociale. En votant et en s’intéressant à la politique, les citoyens peuvent exercer leurs droits démocratiques et influencer l’orientation politique du pays. La participation politique peut être évaluée en fonction de deux indicateurs : la participation électorale ainsi que la participation à des activités politiques autres que le vote.
Selon les données de l’ESG IS de 2020, 87 % des Canadiens ayant le droit de voter ont déclaré s’être prévalus de ce droit aux élections fédérales de 2019, 85 % aux dernières élections provinciales et 71 % aux dernières élections municipales. Il est important de noter que la participation autodéclarée aux élections a tendance à être surestimée dans les enquêtes comme l’ESG (pour obtenir plus de renseignements, voir Élections Canada).
La tendance en matière de vote aux trois ordres de gouvernement (c.-à-d. une participation plus grande aux élections fédérales et une participation plus faible aux élections municipales) chez les Canadiens racisés était semblable à celle observée chez le reste de la population. Toutefois, les Canadiens racisés étaient moins susceptibles de participer au processus électoral. Ils étaient de 6 à 7 points de pourcentage moins susceptibles de voter aux dernières élections que les citoyens du reste de la population.
L’engagement dans des activités politiques est une autre mesure de la participation politique. Il comprend un plus large éventail d’activités politiques (autres que le vote), comme chercher de l’information ou exprimer son opinion sur une question politique, communiquer avec un journal ou un politicien, assister à une réunion publique ou participer à une manifestation, signer une pétition, boycotter ou choisir un produit pour des raisons éthiques, s’afficher avec un élément symbolique pour appuyer une cause politique ou sociale, ou faire du bénévolat pour un parti politique. Ces activités ont lieu de façon plus régulière que le vote aux élections et comprennent la participation en ligne et en personne. Le taux de participation à ces activités était de 64 % chez les Canadiens racisés et de 71 % chez le reste de la population.
Au sein de la population racisée, l’engagement politique des citoyens nés au Canada et des immigrants variait de façon considérable. La population racisée née au Canada (80 %) était beaucoup plus engagée dans des activités politiques non électorales que leurs homologues immigrants (59 %).
Cette différence peut être attribuable en partie à l’âge, car la population racisée née au Canada est plus jeune que la population immigrante, et les jeunes sont généralement plus engagés sur les plans politique et social. En effet, l’étude « La participation politique et l’engagement communautaire des jeunes » a révélé que les jeunes, bien que moins enclins à voter, sont plus susceptibles que les personnes plus âgées de participer à des activités politiques non électorales.
Les tendances en matière de vote et d’engagement dans les activités politiques non électorales étaient également différentes pour certains groupes racisés. En 2020, les Philippins, les Asiatiques du Sud-Est et les Noirs étaient les moins susceptibles de voter aux dernières élections, quel que soit l’ordre de gouvernement, tandis que les Sud-Asiatiques étaient ceux qui participaient le plus activement aux trois processus électoraux.
Les Noirs étaient les plus engagés dans les activités politiques non électorales (70 %). Parmi les personnes noires, 81 % ont déclaré avoir voté aux élections fédérales, mais leurs proportions en ce qui a trait à leur participation aux élections provinciales (71 %) et municipales (58 %) étaient plus faibles.
Dans l’ensemble, les Sud-Asiatiques, les Arabes et les Latino-Américains participaient le plus activement à la vie démocratique, puisque la participation politique parmi ces groupes racisés était supérieure à 65 % pour les trois processus électoraux ainsi que pour l’engagement politique.
Written by: Léo NSÉKÉ
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