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‘‘Safe Spaces’’ : un espace de valorisation des personnes de couleur au Québec

today03/12/2022

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‘‘Safe Spaces’’ : un espace de valorisation des personnes de couleur au Québec

Suite aux discriminations récurrentes des afro-descendants au Québec, les Personnes autochtones, noires et de couleur (Pandc), un organisme spécialisé en organisation des rencontres des personnes noires en mettant à l’écart celles à la peau blanche, optent pour une approche différente.

Créer un espace de détente, de divertissement entre personnes de couleurs en y invitant des artistes musiciens pour des soirées bien arrosées, mais aussi un espace de dialogue et de débat sur des sujets dont l’intérêt est porté sur les afro-descendants, c’est l’objectif visé par la ‘‘Safe Spaces’’ organisé par les Personnes autochtones, noires et de couleur (Pandc), officiellement lancé le 28 novembre 2022.

Sauf que l’avènement d’une telle plateforme au Québec sonne mal et ressemble à celle qu’a connu la France l’année dernière et qui avait fait grand bruit. Une organisation étudiante à savoir, l’Union nationale des étudiants de France (Unef), avait confirmé que des « réunions non-mixtes racisées », un autre nom donné aux « Safe Spaces », avaient lieu en son sein. Plusieurs personnalités politiques avaient condamné avec force cette pratique qu’elles jugeaient discriminatoire. Un député avait même déposé une plainte pour discrimination raciale contre cette organisation.

Pour les membres Safe Spaces, il est en effet inconcevable qu’une certaine gauche tente de normaliser l’inacceptable sous couvert de combattre des injustices. Selon eux, l’idée selon laquelle chacun appartient à un groupe défini par son genre, sa race ou son ethnicité, ses opinions peuvent être prédites selon le groupe auquel ce dernier est rattaché, et que la justice ne peut être pensée qu’en fonction de la moyenne relative de chaque groupe, ce qui est à la base de la ségrégation raciale qui a longtemps sévi dans le sud des États-Unis.

Même les entreprises au Québec commencent à s’adonner à ces pratiques dans le cadre de programmes d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI). Dans un rapport publié l’an dernier par Deloitte, une firme comptable réputée ayant un siège social à Montréal, une mesure proposée parmi d’autres pour lutter contre le racisme se lit comme suit : « Réservez un espace dans lequel vos collègues noirs pourront échanger en tant que groupe et guérir en toute discrétion (…). » Quel que soit le prétexte, il ne devrait pas être permis de pratiquer une ségrégation basée sur l’origine ethnique des employés dans leur milieu de travail.

N’étant pas un Etat colonial, cette dynamique d’oppresseur et d’oppressé ne correspond pas aux réalités du Québec où la plupart des citoyens font partie de la même classe moyenne. Cette vision, américanisée de la société, brise les ponts que les Québécois ont réussi à bâtir pour que chacun puisse s’épanouir. Certes, des défis subsistent en matière de discrimination envers les minorités, mais ce n’est pas en créant de la ségrégation revancharde envers les Québécois à la peau blanche qui réussira à inverser la tendance.

Le dialogue est alors présenté comme solution pour préserver le vivre-ensemble. Sauf que des mouvements comme Safe Spaces visent à exclure la critique, les opinions contraires et les analyses alternatives ; faire en sorte qu’elles ne soient pas confrontées, mais plutôt interdites.

D’après une étude réalisée sur les Safe Spaces par un ancien professeur de psychologie et d’études afro-américaines à Harvard, Jim Sidanius, décédé l’an dernier, avance que plus des gens se sentent en sécurité au sein d’un groupe, plus ils sont hostiles à ceux qui n’en font pas partie.

Une société qui se veut inclusive ne devrait en aucun cas tolérer de telles pratiques qui mettent à risque la paix sociale, et encore moins d’un organisme dont l’un des partenaires institutionnels est le gouvernement du Québec. Il y a fort à parier que lutter contre le racisme par le racisme ou diviser les Québécois par race et couleurs de peau nous éloignera les uns des autres. Nous valons mieux que ça au Québec.

Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.

Écrit par: Collins Nziemi

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