Retard dans la planification de l’immigration au Québec : le gouvernement Legault attend l’issue des élections fédérales

Le gouvernement du Québec, sous la direction de François Legault, a annoncé le report de sa planification pluriannuelle de l’immigration, initialement prévue pour ce printemps. Dans une entrevue accordée à Radio-Canada, le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, Jean-François Roberge, a expliqué que la campagne électorale fédérale en cours a bouleversé le calendrier des consultations nécessaires à cette opération cruciale.

L’hiver prochain sera donc le moment où Québec devrait réévaluer ses orientations concernant l’accueil des nouveaux arrivants, afin de fixer des cibles d’immigration pour 2026 et au-delà. Roberge a souligné l’importance de connaître les engagements des partis fédéraux avant de s’engager dans la planification, car deux tiers des immigrants temporaires dans la province relèvent de la responsabilité d’Ottawa.

Depuis l’annonce de la suspension de deux programmes d’immigration permanente l’automne dernier, Québec avait promis une révision rapide de sa stratégie. Toutefois, les discussions, prévues pour cet été ou cet automne, ne pourront avancer qu’après les élections fédérales du 28 avril. Le ministre Roberge appelle les candidats à la fonction de premier ministre à s’engager publiquement sur la réduction de moitié du nombre de résidents non permanents au Québec, qui s’élèverait actuellement à environ 400 000.

« On a besoin d’avoir l’heure juste sur ce que va faire le fédéral avant d’avancer », a déclaré Roberge, précisant que le gouvernement ne proposera que des scénarios de réduction du seuil d’immigration, soulignant un besoin crucial d’ajuster la capacité d’accueil du Québec.

Malgré un objectif d’accueil de 67 000 immigrants permanents cette année — soit 10 000 de plus que prévu — les groupes intéressés par la migration vers la province, notamment via le Programme régulier des travailleurs qualifiés ou le Programme de l’expérience québécoise pour les étudiants diplômés, doivent faire preuve de patience. Actuellement, toutes les demandes sont suspendues jusqu’au 30 juin, et les missions de recrutement à l’étranger sont également mises en pause, laissant de nombreux candidats dans l’incertitude quant à leur avenir.

Les prochaines semaines seront décisives alors que le gouvernement préparera son cahier de consultation, permettant ainsi aux parties prenantes de prendre connaissance des nouvelles orientations. Reste à savoir comment ces décisions influenceront le paysage migratoire du Québec et ses besoins économiques en main-d’œuvre.