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Restrictions sur les travailleurs étrangers temporaires : un pas en arrière pour les Droits des migrants et l’économie canadienne

today02/09/2024

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Le Gouvernement canadien a récemment annoncé une réduction du nombre de travailleurs étrangers temporaires autorisés à entrer sur le territoire, suscitant des réactions mitigées parmi les défenseurs des droits des migrants et les employeurs. Lors d’une conférence de presse tenue à Halifax, le Premier ministre Justin Trudeau a expliqué que cette décision vise à inciter les entreprises canadiennes à investir dans la formation et la technologie, plutôt qu’à se reposer sur une main-d’œuvre étrangère à bas coût.

« Ce n’est pas juste pour les Canadiens qui ont du mal à trouver un bon emploi, et ce n’est pas juste pour les travailleurs étrangers temporaires, dont certains sont maltraités et exploités », a déclaré Trudeau, mettant en avant la nécessité de protéger les travailleurs canadiens.

Cependant, cette initiative a été rapidement critiquée par divers groupes de défense des migrants. Syed Hussan, directeur exécutif de la Migrant Workers Alliance for Change, a dénoncé le fait que les travailleurs étrangers temporaires soient utilisés comme « boucs émissaires » pour les problèmes économiques tels que le chômage et le logement inabordable. « Ce sont les employeurs et les politiques qui échouent qui sont en cause, pas les migrants », a-t-il affirmé.

Raul Gatica, représentant de la Dignidad Migrante Society, a également exprimé son mécontentement face à cette décision. Il a souligné que les travailleurs étrangers temporaires ont souvent accepté des emplois que d’autres ignoraient, mais qu’ils se retrouvaient maintenant vulnérables dans un système qui les exploite. « Ils nous utilisent et maintenant ils nous jettent », a-t-il déclaré.

Les préoccupations se multiplient quant aux conditions de travail des migrants. Un rapport de Statistique Canada de 2019 révélait qu’un travailleur étranger temporaire sur dix gagnait moins de 7 500 $ par an, alors qu’une analyse de l’ONU qualifiait le programme de « terreau fertile pour l’esclavage contemporain », en raison des permis de travail fermés qui ne permettent aux employés de travailler que pour leur employeur actuel.

Les changements annoncés par le Gouvernement sont aussi perçus comme une réponse à la crise du logement au Canada. Néanmoins, des experts comme Phil Triadafilopoulos, professeur à l’Université de Toronto, soumettent que les impacts sur le marché du logement seront minimes. « Cela relève davantage de la rhétorique politique que de l’action efficace », a-t-il déclaré.

Avec plus de 60 % des Canadiens estimant qu’il y a trop d’immigrants dans le pays, la question de l’immigration et des travailleurs étrangers temporaires demeure un sujet de débat brûlant. L’avenir des politiques d’immigration canadiennes pourrait être déterminé par la capacité à équilibrer les besoins économiques et le respect des droits fondamentaux des travailleurs migrants.

Written by: Danielle Adjagboni

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