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Rester au Canada, la bataille de la famille Nkunga

today17/08/2022

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Peggy Nkunga

 

C’est l’histoire d’une famille congolaise qui a choisi de changer de pays pour offrir le meilleur à leur progéniture. Nkunga Mbala et Peggy Nkunga Ndona ont quitté leur pays d’origine en 2018. Accompagné de leurs enfants, le couple vit dans le quartier de Verdun depuis bientôt quatre ans. Si tout se passait relativement bien pour les Nkunga depuis les trois premières années, un problème se présente à eux désormais. En effet, au mois de juin 2022, la demande d’asile du couple a été rejetée par la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR). Menacée par cette décision, la famille risque de quitter le pays définitivement.

Pourtant, elle vient de loin. Pour la petite histoire, avant le Canada, la famille Nkunga est passée par le Brésil. Interrogés par nos confrères, Peggy explique ce choix.

« Passer du Congo au Canada directement, c’est quasi impossible. Le visa coûte extrêmement cher. Notre plan était clair: aller au Brésil pour pouvoir se rendre au Canada, notre pays de cœur ».

C’est au Brésil que Peggy accouche de son deuxième enfant. Sophie est née en 2016. Une année après, c’est le grand retour au Congo. En 2017, un évènement se déroule. La jeune dame explique.  ‘’Tout s’est mis à mal aller, mon mari a filmé une marche et ça a déboulé. Il fallait quitter le pays au plus vite.’’ Elle poursuit chez nos confrères de Métro.  « Les inégalités sont très grandes là-bas, on ne sait jamais ce qui va arriver le lendemain. Vous savez, être noir au Brésil, ce n’est pas bon du tout. Il y a beaucoup de stigmatisation […] C’était traumatisant, avec la peur au ventre ».

En août 2018, alors enceinte de son troisième enfant, Peggy et son mari prennent la route du Brésil dans l’optique de rejoindre le Canada. Une voie surnommée la route de la mort. Sur la route du Brésil vers le Canada, plusieurs migrants ont déjà laissé leurs vies. La jeune femme congolaise nous explique leur trajet. « On prend des bus, on marche, on prend des bateaux, des bateaux de fortune. On faisait ça et on avait deux enfants avec nous, et j’étais enceinte de mon troisième. On a fait ça d’août à octobre 2018 ». Ils arrivent au Canda en octobre 2018, enfin. Benjamin leur troisième enfant naît au Canada.

En avril 2020, une idée de documentaire sur l’histoire de sa famille et le processus d’immigration est proposée à Peggy par Émilie Beaulieu-Guérette la réalisatrice. L’idée est acceptée par la jeune femme qui va devenir coréalisatrice du projet. La cinéaste Émilie, est une amie de Peggy depuis lors. Elle se souvient de la générosité de la famille Nkunga.

« C’est un film de famille. On est dans la famille pendant presque deux ans. On vit avec eux des moments parfois très tristes et parfois des moments de grande joie. Ça a demandé extrêmement de générosité de leur part. Ça a cliqué tout de suite. Il y a eu une connexion ». Le tournage du film va durer deux ans.  L’équipe d’Emilie a participé à toutes les audiences des Nkunga à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada. Une première depuis 20 ans. Émilie Beaulieu-Guérette.

« Ce sont des audiences qui, habituellement, se tiennent à huis clos. […] On a eu la chance de filmer tout ce processus du début jusqu’à la fin, le 8 juin, le jour de la réponse négative. Ce qui a bloqué dans leur dossier, c’est que la demande d’asile, ça ne tient pas compte du côté humanitaire et de l’intégration. Le droit d’asile, c’est: est-ce qu’il y a un risque de persécution dans ton pays et est-ce que le Canada est le seul pays où tu peux aller? Dans leur cas, ils avaient un statut au Brésil et, selon le commissaire, le Brésil est un pays théoriquement sécuritaire ».

Malgré les frais juridiques très élevés, la famille Nkunga Mbala fera appel de la décision de la CISR. A Verdun, la communauté assiste déjà le couple. Leur maison a été meublé par exemple par certains organismes.  Des cadeaux sont offerts par des voisins du quartier. Cet élan touche toute la famille. Peggy.

« Je suis tombée dans une mine d’or, d’amour, de gratitude, de sincérité. Il n’y a pas de mots. Il n’y a pas de mots pour décrire ce que je vis ici ».

Chez eux, c’est maintenant au Canada et à Verdun. La famille Nkunga va se battre pour finalement vivre dans le pays.  Le couple a trois enfants dont l’âge se situe entre 8 et trois ans. Madame Peggy Nkunga Ndona travaille depuis trois ans comme éducatrice à la garderie les Petits Joyeux à Verdun. Le mari Simon Mbala Kapela, évolue dans une manufacture. L’intégration semble être parfaite.

Le combat continue pour la famille.

La Rédaction

Written by: Maimouna SOW

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