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Rescapés de l’Oubli : Les Alertes des Demandeurs d’Asile en Période de Pandémie

today20/03/2025

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Au cœur de la dernière pandémie éprouvante, des milliers de demandeurs d’asile se sont dressés en première ligne, offrant leur dévouement et leur courage dans la lutte contre la COVID-19. Pourtant, malgré leurs efforts remarquables, nombre d’entre eux, comme Idriss Moussa Souni, continuent de faire face à une incertitude dévastatrice quant à leur statut légal, n’ayant pas obtenu la résidence permanente promise.
Âgé de 29 ans, Idriss Moussa Souni, agent de sécurité à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec, se souvient des heures sombres de la pandémie où il a transporté des corps et désinfecté des espaces. J’ai tout donné. « Nous avons pris tous ces risques », confie-t-il, assis dans son modeste appartement où pèse le poids de l’anxiété face à une déportation imminente. Malgré ses contributions significatives, Souni fait partie des nombreux demandeurs d’asile qui n’ont pas été intégrés dans le programme de régularisation mis en place par le gouvernement fédéral et le Québec.

Entre décembre 2020 et août 2021, un programme temporaire a été instauré afin d’offrir une voie vers la résidence permanente aux travailleurs essentiels du secteur de la santé. Cependant, sur les 13 230 demandes reçues, près de 3 500 ont été rejetées, principalement en raison de critères restrictifs qui ont écarté des travailleurs comme Souni, qui peinent à prouver qu’ils ont offert des soins directs aux patients.

Didier, un autre agent de sécurité, se retrouve dans une situation similaire. Travaillant dans divers établissements de santé, il a été contraint de renoncer à son statut légal et vit aujourd’hui dans l’angoisse de l’expulsion. « On nous a couronnés d’éloges et appelés ‘anges gardiens’, mais désormais, nous sommes laissés pour compte, comme des déchets », déplore-t-il.

Avec encore 380 personnes en attente de régularisation, le processus est jugé « très lent » par les organismes d’aide aux demandeurs d’asile, qui qualifient le parcours de « véritable combat ». Marjorie Villefranche, directrice de la Maison d’Haïti, souligne que, même lorsque la promesse d’une régularisation est faite, les délais sont interminables.
Les témoignages de Souni et Didier soulignent une réalité troublante : ceux qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre la COVID-19 se retrouvent désormais piégés dans une bureaucratie complexe qui semble avoir oublié leurs sacrifices. Alors que ces « anges gardiens » ont risqué leurs vies pour protéger la société canadienne, ils se demandent désormais si leur dévouement aura un jour des répercussions concrètes sur leur avenir.

« Nous avons permis aux médecins de sauver des vies, mais nous avons été laissés pour compte », conclut Souni, laissant planer une question inquiétante : où sont les promesses faites à ceux qui ont fait preuve de tant de bravoure durant cette crise mondiale ?

Écrit par: Danielle Adjagboni

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