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Réinventer la norme : la santé mentale dans les communautés noires du Saskatchewan

today03/03/2025

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Dans un coin du monde qui pourrait sembler prometteur, l’arrivée en Saskatchewan est souvent marquée par un parcours semé d’embûches pour les nouveaux arrivants noirs. L’isolement, la solitude ainsi qu’une barrière linguistique entravent leur quête de soutien, particulièrement en matière de santé mentale. Face à des tabous persistants, ces défis compliquent encore le chemin vers le bien-être.

Éliminer les obstacles aux soins de santé mentale dans les communautés noiresMelchior Niyonkuru, actuel directeur général de la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan, a lui-même éprouvé ce choc culturel à son arrivée. « Le jour où j’ai atterri ici, je me suis trouvé dans un environnement inconnu. Je n’avais pas beaucoup de gens à qui parler », confie-t-il. L’isolement social et la perte de repères se mêlent souvent à une méconnaissance des ressources disponibles. En Saskatchewan, seulement 4 % des services de santé mentale sont accessibles en français, un obstacle de taille pour les francophones en quête d’aide.

Les tabous entourant la santé mentale exacerbent la situation. Aimé Kiangala, bénévole à la Truly Alive Youth and Family Foundation, souligne à quel point ces perceptions nuisent à ceux qui souffrent. « Avoir un problème de santé mentale est souvent synonyme d’être faible ou fou dans notre communauté », déplore-t-il. Ce silence autour de la santé mentale est alarmant. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, entre 2001 et 2014, seulement 38 % des Canadiens noirs ayant des problèmes de santé mentale ont accès aux services adéquats, contre 51 % pour les Canadiens blancs.

Cependant, des initiatives prometteuses émergent pour briser ce mur de silence. Le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS) a lancé une ligne d’écoute empathique en collaboration avec TAO Tel-Aide et offre depuis 2017 des formations de premiers secours en santé mentale. Innocent Minega, directeur du RSFS, explique : « Nous voulons favoriser un environnement où l’on se sente en sécurité pour parler de sa santé mentale. »


Pour Melchior Niyonkuru, ces ressources sont essentielles. « En arrivant, j’ai trouvé des associations qui organisent des formations sur la santé mentale. Ça m’a beaucoup aidé », affirme-t-il. Le partage de témoignages sur les réseaux sociaux par des membres de la communauté aide également à briser les tabous. Pourtant, selon Aimé Kiangala, cela ne suffit pas. « Il faut multiplier les forums et ateliers de discussion », insiste-t-il.

Le chemin vers une meilleure santé mentale pour les nouvelles générations de Canadiens noirs passe aussi par une plus grande sensibilisation à l’impact de l’injustice et des discriminations. Le RSFS, en partenariat avec la Commission nationale de la santé mentale, organise une formation à Saskatoon les 6 et 7 mars pour aborder ces questions cruciales.

Melchior Niyonkuru rappelle à tous ceux qui viennent d’arriver : « Le plus important, c’est de ne pas rester seuls. « Il faut chercher de l’aide, parler aux autres. » Grâce à ces initiatives et à la prise de conscience croissante, l’espoir d’un changement est à portée de main. Une communauté engagée peut faire évoluer les mentalités et faciliter un accès culturellement adapté aux soins en santé mentale – un pas de plus pour une vie épanouie et intégrée.

Écrit par: Danielle Adjagboni

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