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Regroupement familial – l’espoir renaît : « J’ai été privée de leur enfance. J’ai perdu tant de moments précieux », Bénédicte Carole Ze, mère de famille de 37 ans au parcours cauchemardesque d’immigrante au Québec

today26/01/2023

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Regroupement familial – l’espoir renaît : « J’ai été privée de leur enfance. J’ai perdu tant de moments précieux », Bénédicte Carole Ze, mère de famille de 37 ans au parcours cauchemardesque d’immigrante au Québec

Sept ans après son arrivée au Québec, elle est toujours sans ses enfants laissés au Cameroun, alors que son conseiller en immigration et son premier employeur québécois lui avait promis qu’elle serait rapidement réunie avec ses enfants. C’est via un recruteur africain que Bénédicte Carole Ze va partir du Cameroun pour le Canada comme travailleuse étrangère temporaire, avec un permis de travail de deux ans (permis fermé).

Exerçant dans une entreprise agricole au Québec, son entrepreneur va l’a maintenue dans une situation d’esclavagisme moderne, décrit-elle. Elle refuse de le nommer, car elle croit qu’il faut s’attaquer au système de permis fermés plutôt qu’à un individu en particulier.

« Les immigrants qui viennent faire des jobs que personne ici ne veut désormais faire, on les maintient dans une situation de vulnérabilité extrême alors qu’ils font la force de ce pays, souligne-t-elle. Pour que les étals des supermarchés soient garnis de belles tomates et de fraises, pour que les abattoirs fonctionnent, pour que les tours de bureaux et les hôpitaux soient propres, ce sont eux qui travaillent. », laisse entendre Bénédicte.

Durant deux ans, elle a vécu dans la peur constante d’être renvoyée au Cameroun si elle n’obéissait pas à son employeur. Elle n’a pratiquement pas eu de journées de congé durant tout ce temps, isolée et maintenue dans l’ignorance de ses droits. Cet entrepreneur agricole l’a d’ailleurs menacée : « Le jour où tu ne travailles pas, je te renvoie dans ton pays. »

Avec un « permis ouvert », la mère de famille aurait eu la liberté de se trouver un autre emploi, plaide-t-elle, sans crainte de tout perdre. Elle souhaite l’abolition des « permis fermés » et un accès plus facile à la résidence permanente pour les travailleurs au statut précaire.

Aujourd’hui Benedicte a deux emplois le premier à la résidence pour personnes âgées, embauchée comme préposée aux bénéficiaires et le second pour une agence privée de placement en santé. Avec ces deux emplois, à temps plein, elle travaille moins qu’avant, souligne-t-elle.

Elle n’a pas le choix de travailler autant, dit-elle, car en plus de payer les frais d’avocat pour ses démarches d’immigration, son loyer, etc. Elle doit subvenir aux besoins de ses deux enfants restés en Afrique (pension, études, etc.).

Dans ses rares journées de congé, elle milite pour améliorer le sort de la main-d’œuvre immigrante, vulnérable. Car si son cauchemar a pris fin avec la régularisation de son statut, elle a décidé de se battre pour ceux qui travaillent toujours avec un statut précaire ou qui sont carrément sans statut.

Aujourd’hui, Bénédicte Carole Ze a un statut régularisé lui permettant de s’établir de façon permanente au Québec, grâce au programme spécial du gouvernement québécois mis en place durant la pandémie. L’un de ses enfants restés au Cameroun est devenu adulte et l’autre est maintenant une adolescente.

Dès que son employeur lui accordera des vacances, elle ira les retrouver. Elle a aussi rempli une demande de parrainage pour qu’ils viennent vivre avec elle au Canada. « On me dit que ça va prendre du temps, mais moi, je ne peux plus supporter d’être loin d’eux », dit celle qui leur parle tous les jours, parfois deux fois par jour.

Raphael Mforlem, Troc Radio Canada

Written by: Raphael Nforlem

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