Regina sous surveillance : enquête sur le racisme en milieu hospitalier et réponses gouvernementales

Dans un contexte de tensions grandissantes autour des allégations de racisme au sein des hôpitaux de Regina, le ministère de la Santé de la Saskatchewan a  engagé, il y a quelques semaines déjà, deux consultants pour examiner le climat de travail dans ces établissements. Cette décision fait suite à des plaintes récurrentes de conflits interpersonnels et de discriminations, des questions qui pèsent lourd sur le bien-être des employés et, inévitablement, sur la qualité des soins fournis aux patients.

Le ministre de la Santé, Jeremy Cockrill, a expliqué que ces allégations, bien que difficiles à ignorer, n’étaient pas associées à des individus spécifiques, mais s’inscrivaient plutôt dans une problématique systémique au sein de la communauté médicale de Regina. « Nous prenons très au sérieux les accusations de racisme, en particulier celles émanant de médecins formés en Afrique ou en Asie de l’Est, qui ont déjà fait état de discriminations à l’égard de leur profession », avait-il déclaré lors d’un point de presse.

Les deux consultants, d’origine ontarienne et néo-écossaise, ont déjà amorcé des entrevues virtuelles avec les gestionnaires de l’Autorité de la santé de la Saskatchewan (SHA) et du Collège des médecins et des chirurgiens de la Saskatchewan. Ils se rendront à Regina en ce début d’année 2025 pour poursuivre cette enquête en personne. Leur mission consistera à identifier les défis rencontrés par les employés et à formuler des recommandations au ministère de la Santé et à la SHA.

Parallèlement, le Nouveau Parti démocratique de la Saskatchewan (NPD) a récemment laissé entendre que des actions législatives devraient être mises en œuvre pour garantir un environnement de travail exempt de discrimination. En novembre 2023, le NPD avait déjà mis en lumière les difficultés rencontrées par 11 médecins victimes de racisme qui avaient porté plainte auprès de la Commission des droits de la personne de la Saskatchewan.

Le NPD a proposé la création d’un groupe de travail bipartisan visant à aborder ces enjeux critiques, une motion qui a toutefois été rejetée par l’Assemblée législative. Face à cette situation, le ministre Cockrill a assuré que le gouvernement œuvrait déjà à la mise en place d’un groupe de travail comprenant le Syndicat des infirmières de la Saskatchewan (SUN) et d’autres syndicats, dont la première réunion pourrait avoir lieu en ce début d’année 2025.

Vicki Mowat, porte-parole en matière de santé pour le NPD, a exprimé son mécontentement face à la lenteur du processus, soulignant qu’il était impératif que le groupe de travail se réunisse le plus rapidement possible pour traiter ces allégations préoccupantes et travailler à un meilleur avenir pour les travailleurs de la santé et les patients de la Saskatchewan.

Alors que l’enquête se poursuit, la communauté locale espère de tout cœur que des mesures concrètes seront prises pour lutter contre le racisme et garantir un milieu de travail sain pour tous.