Le paysage de l’intégration des nouveaux arrivants au Canada se trouve bouleversé suite à la décision d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) de diminuer le financement des cours de langues. Cette mesure, justifiée par une baisse anticipée des cibles d’immigration, suscite des inquiétudes parmi les intervenants qui soulignent que de nombreux nouveaux arrivants n’ont pas encore eu accès à ces indispensables formations.
En octobre dernier, le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a annoncé la réduction du nombre de nouveaux immigrants admis au Canada. En conséquence, les ressources allouées aux services linguistiques ont également connu un coup d’arrêt, comme l’explique la porte-parole du Ministère, Mary Rose Sabater, permettant ainsi d’expliquer la diminution du nombre de fournisseurs de cours.
Cette décision a conduit le collège Bow Valley de Calgary à mettre un terme à son programme fédéral de Cours de langue pour les immigrants au Canada (CLIC), affectant 1300 étudiants actuellement inscrits, ainsi que le personnel enseignant. Son président-directeur général, Vaughn Ravenscroft, a exprimé sa désolation face à cette situation qui fragilise l’avenir de ces étudiants.
À Edmonton, la situation n’est guère plus réjouissante au collège NorQuest, où la diminution des fonds coïncide avec une liste d’attente de 3000 nouveaux arrivants en quête de cours. Le Centre pour les nouveaux arrivants de Calgary partage cette inquiétude, avec des délais d’attente qui varient entre six et huit mois, une situation inédite selon son responsable, Charlie Wang, qui déplore l’insuffisance de mesures pour répondre à la demande actuelle.
Dans un contexte où certains organismes, comme The Immigrant Education Society (TIES), reçoivent des fonds supplémentaires pour élargir leurs programmes, la réalité demeure préoccupante. Bien que TIES ait obtenu 450 000 $ pour accueillir 185 étudiants supplémentaires, sa liste d’attente, qui compte près de 2000 personnes, montre que ces efforts restent largement insuffisants.
Charlie Wang rappelle l’urgence d’agir face à cette situation : « Nous avons tous ces étudiants qui sont déjà entrés au Canada et qui attendent toujours leur formation linguistique. » Sa déclaration souligne l’importance cruciale de ne pas négliger les besoins des nouveaux arrivants au profit de réductions budgétaires.
Face à la réduction des cours de langue et la saturation des listes d’attente, il est impératif que les décideurs réévaluent leurs priorités afin de garantir que l’intégration des nouveaux arrivants se fasse dans les meilleures conditions possibles. Le Canada, reconnu pour son accueil et sa diversité, doit veiller à ne laisser personne de côté dans ce processus vital d’intégration.
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