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Recrutement d’infirmières en Afrique : Québec se retire du marché africain des infirmières

today02/10/2024

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Dans un tournant significatif pour sa politique de recrutement, le Québec a décidé de cesser le recrutement d’infirmières en Afrique, une mesure dictée par des considérations éthiques. Bien que la province canadienne maintienne un programme de recrutement à l’international, elle élimine désormais des destinations comme le Cameroun, le Maroc et la Côte d’Ivoire, respectant ainsi les appels à une pratique plus éthique face à des défis internationaux.


Depuis le lancement de son programme en 2021, le Québec a recruté environ 1000 infirmières en Afrique. Ce programme, qui bénéficie d’un budget de 65 millions de dollars, visait à combler les pénuries de main-d’œuvre dans le secteur de la santé. Toutefois, cette initiative a suscité des critiques. En effet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a expressément mis en garde contre l’impact du recrutement des professionnels de la santé dans les pays à forte vulnérabilité, demandant protection pour leurs systèmes de santé fragiles.

Selon une porte-parole du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), la décision de suspendre le recrutement en Afrique découle de demandes de plusieurs pays d’une plus grande prudence face à la perte de leur personnel de santé. Le Maroc, par exemple, a demandé que le recrutement d’infirmiers d’État soit arrêté à partir de 2024, une requête que le Québec a acceptée.

Souriya Otmani, ambassadrice du Royaume du Maroc au Canada, s’est félicitée de cette décision, affirmant qu’elle était réfléchie, juste et équitable. Elle a souligné que la fuite des infirmiers et des infirmières marocains représente un danger pour les systèmes de santé locaux, mettant en jeu des vies humaines en raison du manque de personnel formé.
Les critiques de la communauté internationale ont également influencé cette décision. En effet, lors du congrès international des infirmières à Montréal, Lisa Little, première vice-présidente du Conseil international des infirmières, a exprimé son soutien à l’engagement du Québec envers un recrutement éthique, insistant sur la nécessité de ne plus solliciter des infirmières dans les pays identifiés comme ayant des déficits critiques en personnel de santé, comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire.


Malgré la suspension des recrutements en Afrique, le Québec continue d’explorer d’autres marchés, notamment en Tunisie et dans les pays du Golfe, tels que l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis. Ces efforts visent à s’assurer que le système de santé québécois puisse faire face à ses urgences de personnel tout en respectant les normes éthiques de recrutement.

Cette décision marque un tournant vers une approche plus responsable et solidaire, soulignant l’importance de préserver les capacités des systèmes de santé locaux tout en répondant à des besoins pressants. Le Québec semble ainsi déterminé à évoluer vers une autosuffisance dans son secteur de la santé, tout en tenant compte des impacts globaux de ses choix de recrutement.

Written by: Danielle Adjagboni

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