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today17/04/2025
Le Québec fait face à une pression accrue sur ses services sociaux, un enjeu qui est devenu critique avec l’atteinte d’un nouveau sommet en aide financière destinée aux demandeurs d’asile. En 2024, l’aide de dernier recours a atteint 507,7 millions de dollars, marquant une hausse de 37 % par rapport à 2023. Face à ce défi, le gouvernement Legault se prépare à adresser une nouvelle demande de remboursement à Ottawa.
Le ministre de l’Immigration, Jean-François Roberge, a récemment souligné que la capacité d’accueil du Québec est désormais saturée, en particulier en raison d’un afflux de demandeurs d’asile au poste frontalier de Saint-Bernard-de-Lacolle. « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde, » a-t-il déclaré, des propos qui lui ont attiré des critiques tant sur le fond que sur la forme. Selon les données fournies par le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS), le nombre de demandeurs d’asile bénéficiant de l’aide sociale a atteint 40 358, soit une augmentation modeste de 6 % par rapport à l’année précédente, tandis que le montant total versé a explosé.
Ce phénomène s’explique en grande partie par l’attente prolongée pour obtenir un permis de travail, qui varie de 11 à 13 mois. Malgré le désir de ces individus de participer activement à leur nouvelle communauté, bon nombre d’entre eux se voient contraints d’attendre avant d’accéder à leurs droits fondamentaux.
Le gouvernement Legault ne compte pas assumer seul le poids de ces coûts. Un porte-parole a confirmé qu’une demande de remboursement sera soumise au gouvernement fédéral une fois les impacts pour 2024 quantifiés. En 2023, la province avait déjà sollicité un milliard de dollars pour divers frais liés à l’accueil des demandeurs d’asile, dont l’hébergement temporaire et l’aide juridique. Ottawa avait finalement consenti à verser 750 millions de dollars. Cependant, le mécanisme de répartition des demandeurs à travers le pays, promis, n’a jamais vu le jour.
Il est également bon de noter que la tendance semble s’inverser, avec une diminution du nombre de demandeurs d’asile au Québec, passé de 65 205 en 2023 à 57 220 en 2024, essentiellement due à la fermeture du chemin Roxham et à la réimposition d’un visa pour les ressortissants mexicains.
La situation demeure donc précaire pour le Québec, alors que le gouvernement envoie un message clair à Ottawa : la province a besoin de soutien dans cette lutte pour diriger l’accueil de ses nouveaux arrivants.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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