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Réactions face à la décision du Québec sur le recrutement d’infirmières en Afrique

today03/10/2024

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Québec a décidé de suspendre son programme de recrutement d’infirmières en provenance de plusieurs pays africains, dont le Cameroun, le Maroc et la Côte d’Ivoire, en réponse à des pressions internationales et dans un souci de respect des besoins locaux en matière de santé.

Depuis deux ans, la province de Québec a attiré près de 1 000 infirmières d’Afrique, notamment du Cameroun, du Maroc et de la Côte d’Ivoire, dans le cadre d’un programme ambitieux de 65 millions de dollars visant à combler ses besoins en main-d’œuvre dans le secteur de la santé. Cependant, face à la critique croissante concernant l’impact de cette politique sur les systèmes de santé locaux, le gouvernement a désormais décidé de cesser le recrutement dans tous les pays africains, à l’exception de la Tunisie.

Cette décision, selon une porte-parole du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), intervient suite à des demandes formulées par certains pays africains, invoquant le coût de la formation des professionnels de santé et les conséquences d’une pénurie de personnel qualifié sur leur propre territoire. Le Cameroun, par exemple, se trouve en situation critique, affichant seulement 1,9 infirmière pour 10 000 habitants, contre près d’une centaine pour le Québec.

L’ambassadrice du Maroc au Canada, Souriya Otmani, a exprimé sa satisfaction face à cette décision, soulignant que le départ massif d’infirmiers marocains vers des pays comme le Canada ou l’Europe nuit à la capacité de la nation à soigner sa population.

Cette décision marque un tournant dans la stratégie de recrutement du Québec, qui avait été critiquée par des organisations internationales, y compris l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette dernière a en effet récemment publié une liste de 55 pays souffrant de problèmes graves en matière de personnel de santé, et le Cameroun et la Côte d’Ivoire y figurent.

Lisa Little, première vice-présidente du Conseil international des infirmières, a salué l’initiative du Québec, appelant à une prise de conscience plus large quant à la responsabilité des pays riches dans le recrutement d’infirmières provenant de nations disposant déjà de systèmes de santé fragiles.

Pour la députée libérale Madwa-Nika Cadet, c’est une bonne décision, particulièrement pour le Maroc.

Il est important qu’on puisse pallier à cette pénurie de main-d’oeuvre (au Québec), mais c’est certains que si d’autres pays sont dans des situations encore plus difficiles que les nôtres, quand ils ont l’impression que leurs infirmières s’envolent ici ou vers la France par exemple, on comprend les représentations qui ont été faites par le Maroc, reconnait la porte-parole de l’opposition officielle enmatière d’emploi.

Malgré la suspension du recrutement en Afrique, le Québec continue de chercher des infirmières dans d’autres régions, notamment en Tunisie, au Liban et dans les pays du Golfe. Le ministre de la Santé vous indique que cet effort est essentiel pour faire face à une crise croissante du personnel médical dans le réseau de la santé québécois.

Cette décision souligne la nécessité pour les pays d’origine de rester autosuffisants en matière de ressources humaines dans le secteur de la santé, tout en mettant en lumière les défis éthiques qui se posent dans le contexte du recrutement international. Que ce soit pour le Québec ou pour les nations africaines concernées, les enjeux sont indéniables et nécessitent une réflexion collective sur l’avenir des soins de santé à l’échelle mondiale.

Écrit par: Danielle Adjagboni

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