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today04/02/2025
Le Dr Amos Akinbiyi, un obstétricien-gynécologue de renom, a engagé des poursuites contre l’Autorité de la santé de la Saskatchewan (SHA), alléguant des actes de discrimination raciale, de représailles et une violation de ses droits professionnels à l’hôpital général de Regina. Dans une revendication qui secoue le secteur médical, Akinbiyi affirme que les actions de la SHA sont enracinées dans le racisme et ont eu des répercussions dévastatrices sur son bien-être personnel et professionnel.
Originaire du Nigéria, le Dr Akinbiyi a acquis une vaste expérience en exerçant sa profession en Angleterre, en Arabie saoudite et à Terre-Neuve-et-Labrador avant de s’établir en Saskatchewan en 1996. Reconnu pour son engagement envers l’éducation médicale, il a formé de nombreux résidents dans la province. Cependant, son bonheur dans la région a été brusquement interrompu en 2017, lorsqu’il a été appelé à sauver sa propre fille lors d’une urgence médicale pendant son accouchement. Un dilemme culturel et émotionnel s’est alors imposé à lui : bien que d’autres médecins aient été disponibles, il a été sollicité pour intervenir, ce qui l’a plongé dans une profonde détresse.
« Ils m’ont appelé pour venir réanimer ma propre fille, et je leur ai dit de ne pas [m’appeler] », a déclaré le Dr Akinbiyi. « Comment pourrais-je rentrer chez moi ? » Ma fille est en état d’alerte cardiaque. C’est entre la vie et la mort. » Après cet événement tragique, le médecin a été accusé par ses collègues d’avoir enfreint les règles professionnelles, affirmant que les plaintes qui lui ont été adressées sont sans fondement et ont gravement terni sa réputation au sein de la SHA.
Le Dr Akinbiyi ne se considère pas comme un cas isolé dans cette lutte. En effet, il déclare que des plaintes similaires ont été déposées par d’autres médecins issus de minorités ethniques, soulignant un problème systémique de discrimination au sein de la SHA. Malgré les accusations de conduite non professionnelle résolues par un engagement de formation, une plainte subsiste en attente de traitement.
Alors que l’Autorité de la santé refuse de commenter spécifiquement cette affaire pour des raisons juridiques, elle réaffirme son engagement à offrir des soins de santé de qualité tout en maintenant un milieu de travail positif. Cependant, le Dr Akinbiyi insiste sur le fait que le traitement qu’il a reçu l’a fait sentir comme un outsider dans ce système.
La situation s’est exacerbée avec la récente plainte de 11 autres médecins formés en Afrique ou en Asie de l’Est, dénonçant des actes de racisme et de favoritisme au sein des promotions et des postes d’enseignement. En réponse, la province a initié une enquête pour examiner la culture de travail au sein des hôpitaux de Regina, avec des conclusions attendues d’ici le printemps 2025.
Pour le Dr Akinbiyi, cette bataille n’est pas seulement personnelle, mais une mission pour les générations futures : je me sens engagé à poursuivre cela jusqu’à une conclusion, malgré tous les frais financiers et l’épuisement. C’est pour que d’autres médecins ne vivent pas ce que j’ai vécu. »
L’affaire du Dr Akinbiyi est un rappel poignant des défis persistants que rencontrent les professionnels de la santé issus de minorités ethniques et soulève des questions cruciales sur l’équité et l’inclusivité dans le système de santé canadien.
Written by: Danielle Adjagboni
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