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Profilage racial : une cause du désengagement des policiers au Québec et à Montréal

today20/11/2022

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Depuis que les forces de sécurité canadiennes sont pointées du doigt pour mauvais traitement vis-à-vis des personnes à la peau noire, les agents de police craignent d’intervenir. La situation s’est davantage enlisée ces derniers temps avec cette vidéo qui présente deux enquêteurs en civil qui ont neutralisé un suspect de vol de véhicule à la peau noire. Alors que les faits ne sont pas encore établis, certains anti-policiers et des élus à des fins politiques et partisanes collent à cette vidéo des suspicions de profilage racial.

Même si la situation s’apparente à celle de Mamadi Camara, un afro-descendant qui avait été arrêté et détenu, par erreur, pendant plusieurs journées. Avant que l’enquête indépendante, menée par le juge Louis Dionne ne révèle qu’il y avait eu des erreurs de procédure et qu’il n’y avait aucun élément de profilage racial.

Pour certains observateurs, « La couleur de peau d’un suspect n’a aucune importance lors d’une intervention. Les détentions à des fins d’enquête sont nombreuses chaque année et impliquent des personnes de toutes les couleurs de peau. » Et dans le cas échéant, « les enquêteurs semblaient être à l’étape des soupçons et non à l’étape des motifs raisonnables qui leur permettaient de passer directement à une arrestation formelle », poursuivent-ils.

D’autres par contre, estiment que « les policiers n’ont pas de boule de cristal et doivent parfois utiliser la détention à des fins d’enquête pour obtenir ou non des motifs raisonnables qui les mèneront à une arrestation formelle. Cette détention ne dure normalement qu’un court laps de temps pour permettre de valider des informations ou des faits. La pose des menottes se fait pour des motifs de sécurité ou pour empêcher une fuite. Ce sera aux enquêteurs d’expliquer ce qui a motivé leur utilisation », pensent d’autres observateurs.

Un désengagement des policiers

Les accusations de profilage racial sont en train de créer d’autres problématiques sociales. Les vidéos sur les réseaux sociaux, le traitement médiatique, les réactions prématurées de certains élus, qui n’abordent souvent et malheureusement qu’un seul côté d’une médaille, font grandir les préjugés conscients et inconscients d’une petite partie de la population qui déteste les policiers. Ils ont aussi l’effet de décourager les policiers, ce qui les mène de plus en plus à se désengager.

Selon une étude réalisée par le Centre de recherche et de développement stratégique de l’École nationale de police du Québec, le désengagement policier serait bien présent au Québec. Cinq causes sont parmi les plus souvent mentionnées concernant le désengagement policier : les craintes de répercussions ou de conséquences ; les critiques du public et la méconnaissance du métier de policier ; le manque de soutien organisationnel ; le sensationnalisme médiatique ; et la perception du sentiment d’injustice.

Les premiers signes du désengagement des policiers sont clairement visibles : certains jeunes veulent quitter le programme de Techniques policières ; plusieurs jeunes recrues ne veulent plus venir travailler à Montréal, des vétérans policiers veulent quitter leur poste avant les 30 ans de service, normalement visés pour la retraite ; de plus en plus de policiers regardent à gauche quand l’action est à droite.

Montréal n’a pas le loisir de devenir un second Toronto, où les policiers n’interpellent pas et n’interceptent presque plus de personnes issues de la diversité, y compris des criminels violents, pour ne pas être la cible des amalgames de profilage racial. Le résultat est sans appel : 450 fusillades par année et des centaines de victimes.

Les élus ont une responsabilité toute particulière : faire confiance à leurs policiers et policières, les valoriser et dire, jusqu’à preuve du contraire, que la très grande majorité d’entre eux sont des professionnels et qu’ils attendront la fin d’une enquête avant de se prononcer sur un fait divers.

Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.

Written by: Raphael Nforlem

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