Premiers pas des immigrants aux urnes  : une voix pour l’avenir

L’importance de l’exercice démocratique prend tout son sens pour les nouveaux arrivants au Canada, qui, pour beaucoup, votent pour la première fois. Parmi eux, des jeunes comme Luce Ishatse, originaire du Burundi, qui, à 21 ans, a récemment exercé son droit de vote. Arrivée au Québec il y a une décennie, elle affirme que ce geste représente un véritable acte de fierté et d’engagement civique. « C’est vraiment quelque chose qui me tenait à cœur. « C’est très important pour nous d’aller voter », déclare-t-elle, rappelant que, dans d’autres pays, ce droit est souvent inaccessible.
Lounès Félicin, un étudiant haïtien arrivé au Canada en 2016, partage cette conviction. Après avoir obtenu sa citoyenneté l’année dernière, il considère le vote comme une plateforme pour exprimer ses opinions et soutenir des politiques qui résonnent avec ses valeurs. « C’est une façon de dire  : Voilà ce que je pense et d’appuyer des politiques qui me rejoignent », souligne-t-il.

Cependant, l’enthousiasme de ces nouveaux citoyens est tempéré par une observation poignante  : les enjeux qui leur tiennent à cœur, notamment l’immigration et l’environnement, ont été éclipsés par la guerre commerciale avec les États-Unis durant la campagne électorale. Guillaume Fouondo Tchinda, un citoyen canadien d’origine camerounaise, s’inquiète de cette absence de discussion, considérant que le Canada a besoin des immigrants, notamment pour pallier le manque de main-d’œuvre sur le marché. « Il y a beaucoup de gens qui attendent leurs papiers, qui sont pris dans cet engrenage, » déplore-t-il.

Les nouveaux citoyens rappellent également la nécessité d’une représentation accrue de la communauté immigrante au sein de l’appareil politique. Pour eux, s’impliquer dans le processus électoral est une première étape essentielle. « Les immigrants gagneraient à défendre nos droits ou à faire entendre notre voix, » conclut Guillaume, convaincu que l’engagement politique peut apporter des changements concrets.

En dépit des défis, Luce, Lounès et Guillaume illustrent un désir ardent de faire entendre leur voix, en espérant que cela contribuera à façonner un Canada inclusif, où toutes les opinions, y compris celles des immigrants, seront prises en compte.