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TROC RADIO L’accent afro-canadien
today22/07/2025
Une coalition d’une vingtaine d’entreprises du Québec aurait déposé une plainte contre le gouvernement fédéral, en mai dernier, pour des restrictions jugées préjudiciables à l’embauche de travailleurs étrangers temporaires. Ces restrictions, entrées en vigueur en septembre, limitent fortement l’accès à ces travailleurs, essentiels face à la pénurie de main-d’œuvre, et font l’objet d’une contestation judiciaire visant à réclamer près de 300 millions de dollars d’indemnités.

Selon le document déposé, ces entreprises soutiennent que faire appel à des travailleurs étrangers à faible salaire constitue la seule option économiquement viable pour combler les postes vacants. « C’est la seule solution pour faire face à la pénurie de compétences », peut-on lire dans la plainte datée du 23 mai. Le montant des pertes estimées par le regroupement s’élève déjà à plus de 226 millions de dollars, une somme qui continue d’augmenter chaque jour, explique Me Frédéric Bérard, leur avocat, lors d’une interview dimanche dernier.
Les nouvelles restrictions du gouvernement fédéral ont réduit le pourcentage de travailleurs étrangers à bas salaire pouvant être engagés, passant de 30 % à seulement 10 %. De plus, les contrats sont désormais limités à un an, et les entreprises situées dans des régions où le taux de chômage dépasse 6 % ne peuvent plus bénéficier de ce dispositif.
Les entreprises déplorent ces changements brusques, qu’elles qualifient d’« à l’encontre du principe du partage des compétences en matière d’immigration ». Dans leur recours, elles dénoncent la perte de droits pour ces travailleurs, qui ont choisi le Québec, appris la langue, voire fondé une famille. « C’est une volte-face du gouvernement fédéral, qui tire la plug du jour au lendemain, avec peu de préavis, et met en danger leur stabilité et leurs droits », déplore Me Bérard.
Ces mesures, selon eux, brident non seulement leur développement économique mais aussi les attentes légitimes des travailleurs étrangers, qui ont investi dans leur installation et leur avenir dans la région. La contestation judiciaire en cours reflète donc la tension entre la nécessité économique et la politique migratoire, au cœur des enjeux actuels du marché du travail québécois.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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