Mois du patrimoine acadien : une victoire et un défi pour la minorité francophone en Nouvelle-Écosse

Le tout premier mois du Patrimoine acadien, qui célèbre la culture et l’histoire francophone de la Nouvelle-Écosse, s’achève avec des avancées notables, mais aussi des défis persistants. Malgré une baisse de la population francophone, des politiques d’immigration et des initiatives en matière de services en français portent leurs fruits.

En effet, la population des Néo-Écossais de langue maternelle française a connu une légère diminution, passant de 29 470 personnes en 2016 à 27 340 en 2021, ce qui représente 2,9 % de la population de la province. Denise Comeau-Desautels, présidente de la Fédération acadienne de la Nouvelle-Écosse (FANE), met en avant le vieillissement de cette population comme l’une des causes principales de cette tendance. Cependant, elle souligne également des développements positifs dans les communautés, notamment à la Baie Sainte-Marie, où l’accès à l’éducation et aux services en français est en expansion.

Fondé en 1996, le Conseil scolaire acadien provincial (CSAP) est le seul conseil scolaire francophone en Nouvelle-Écosse, comprenant actuellement 23 écoles de langue française. Par ailleurs, l’Université Sainte-Anne, unique institution d’enseignement postsecondaire en français dans la province, joue un rôle crucial dans la formation et l’éducation des jeunes francophones.

« Nous avons observé une augmentation significative des services en français dans nos régions. Dans des villes comme Yarmouth et Digby, le nombre de services offerts en français a largement augmenté par rapport à dix ans en arrière, affirme Comeau-Desautels.

L’immigration francophone est un sujet qui suscite également de l’optimisme. Emmanuel Nahimana, directeur général adjoint chargé du projet d’immigration à la FANE, note que le nombre d’immigrants francophones de provenance des pays du Maghreb, le Cameroun, le Congo, la France ou encore la Belgique aidés par la fédération est passé de 80 à 300 par an. Cette augmentation est soutenue par une politique d’immigration qui met l’accent sur l’importance du bilinguisme, bénéfique pour l’économie locale et la qualité des services offerts.

La reconnaissance officielle du Mois du patrimoine acadien en août 2024 par la province représente une avancée significative pour les Acadiens. Ce mois sera l’occasion de célébrer la Fête nationale de l’Acadie le 15 août, un évènement historique qui attire de plus en plus d’attention.

Cette initiative nous permettra de mieux faire connaître l’héritage vivant des Acadiens. « Les anglophones néo-écossais réalisent que les Acadiens sont présents ici depuis 400 ans », affirme Nahimana.

Malgré les défis, le partenariat entre les gouvernements provincial et fédéral offre un soutien essentiel. « Nous ne baissons pas les bras et nous travaillons dur pour nos communautés francophones », conclut Denise Comeau-Desautels, affirmant la détermination des Acadiens à préserver leur culture et leur langue.

La célébration de ce patrimoine, combinée à des efforts soutenus pour soutenir la Francophonie en Nouvelle-Écosse, donne espoir à une communauté qui continue d’évoluer et de s’affirmer dans ses droits.