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TROC RADIO L’accent afro-canadien
Dans le sillage de l’excellence éducative, Mireille Kazadi a marqué l’histoire de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) en devenant la première femme noire à occuper le poste de directrice d’une école. Depuis sa prise de fonction à l’École Taché quelques mois avant la rentrée scolaire 2017-2018, elle incarne non seulement un symbole d’accomplissement, mais également de résilience et de diversité.
Lorsque l’on demande à Mireille Kazadi ce que son rôle de directrice signifie pour elle, ses yeux s’illuminent d’une fierté palpable : « Pour moi, c’était un véritable accomplissement. Je suis fière d’avoir travaillé dur pour obtenir ce poste, mais je suis aussi fière de l’accueil de la communauté qui m’a acceptée comme je suis. Celle qui se fait affectueusement appeler « Madame Mireille » se souvient également : « Je suis peut-être la première, mais peut-être pas la dernière. »
Arrivée de la République démocratique du Congo à Winnipeg en octobre 1994, la directrice a d’abord dû faire face à des défis inattendus, entre un climat glacial et la barrière de la langue. « C’était déroutant de réaliser qu’on pouvait vivre dans un endroit avec un climat aussi froid », raconte-t-elle en souriant. Malgré la difficulté d’adaptation et la non-reconnaissance de ses diplômes en droit, elle choisit d’embrasser une nouvelle carrière dans l’éducation, qui lui permettra de redéfinir son parcours professionnel.
Son engagement dans l’éducation a débuté à l’école Précieux-Sang, où elle a découvert un modèle pédagogique qui la touchait profondément. Son parcours l’a ensuite conduite à l’université de Saint-Boniface, où elle a obtenu son baccalauréat en éducation, suivi de divers postes, notamment celui de directrice adjointe avant d’être nommée directrice. C’est un chemin façonné par la volonté d’aider, un désir manifesté surtout envers les élèves en difficulté d’apprentissage.
« Il faut participer à la vie de la communauté pour se faire une place. « On ne bâtit rien si on est en retrait », souligne Kazadi, reflétant l’importance de l’engagement communautaire dans son approche éducative. Elle tire fierté de la diversité croissante au sein de la DSFM et de son personnel, qu’elle considère comme un atout pour l’éducation. « La diversité de la francophonie est une force pour la communauté », affirme-t-elle, soutenant que chaque culture apporte une richesse unique aux interactions éducatives.
Kazadi s’efforce de faire le pont entre différentes cultures, aidant les élèves à comprendre leur nouveau milieu tout autant qu’elle le fait pour ses collègues. On ne peut pas accueillir tout le monde de la même façon. On essaie de s’ajuster, précise-t-elle, ajoutant que sa présence en tant que femme de couleur permet à certains élèves de s’identifier à elle et de croire en leurs propres ambitions.
« Il y a des petites filles qui viennent me voir et qui me demandent si elles peuvent aussi devenir directrices d’école un jour. Je leur dis oui, et surtout que tout est possible », conclut Mireille Kazadi en observant les enfants jouer dans la cour, rayonnante d’espoir et d’inspiration. Un véritable modèle non seulement pour sa communauté, mais aussi pour toutes les générations futures qui aspirent à briser les barrières et à réaliser leurs rêves.
Written by: Danielle Adjagboni
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