play_arrow

keyboard_arrow_right

skip_previous play_arrow skip_next
00:00 00:00
chevron_left
volume_up
chevron_left
  • play_arrow

    Troc radio en direct

  • cover play_arrow

    TROC RADIO L’accent afro-canadien

À la Une

Médecins étrangers au Canada : un combat contre la pénurie médicale

today17/01/2025

Background
share close

Le Canada fait face à une crise de soins de santé, avec une pénurie croissante de médecins incitant des milliers de praticiens formés à l’étranger (PFE) à se heurter à des obstacles persistants pour intégrer le système médical canadien. Malgré leur présence sur le territoire, bon nombre d’entre eux ne parviennent pas à exercer la médecine, forçant plusieurs à accepter des emplois en dehors de leur domaine d’expertise.


Selon des groupes de défense des droits, la situation est alarmante. Stephanie Price, de la Fédération des ordres de médecins du Canada, souligne que la question du financement pour de nouveaux postes n’est qu’une partie du problème. La formation et la disponibilité de médecins qualifiés pour superviser et évaluer les nouveaux candidats représentent également un défi majeur.

Traditionnellement, les facultés de médecine canadiennes favorisaient les candidats qui apparaissaient « exactement » comme leurs homologues formés sur place, mais cette approche évolue. Price indique qu’il y a une reconnaissance croissante de la nécessité d’accueillir une diversité de compétences, élargissant ainsi le nombre de médecins pouvant postuler. L’appel à la « compétence » plutôt qu’à l’« équivalence » s’inscrit dans un contexte où le besoin urgent de médecins est de plus en plus pressant.

Pour surmonter cette crise, les provinces canadiennes, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, ont mis en place des « évaluations de l’aptitude à exercer » (EAP) : un programme clinique intensif de 12 semaines permettant aux PFE d’être évalués dans un environnement de pratique. Toutefois, chaque province varie dans l’exécution de ces programmes, la plupart d’entre eux étant orientés vers une spécialisation en médecine familiale.

Un défi supplémentaire se pose : pour être éligibles à ces évaluations, les PFE doivent justifier d’une expérience précédente en tant que médecin. De nombreuses provinces exigent environ six mois de pratique médicale au cours des trois dernières années, ce qui complique d’autant plus l’intégration.

C’est le cas d’Oghenefego Akpomi, une médecin nigériane installée au Canada depuis 2016, qui a dû retourner dans son pays d’origine pour travailler pendant quatre mois en 2023 après ne pas avoir réussi à obtenir une place en résidence. Actuellement assistante clinique en Ontario, elle témoigne des difficultés d’acclimatation et de la perte de talents au sein du système. « C’est un grand défi, car il y a beaucoup de choses à emporter chez soi, ce n’est pas sûr », confie-t-elle. Pour elle, « laisser le talent se perdre n’est pas juste, car on peut acquérir cette expérience même ici, au Canada ».

D’autres médecins formés à l’étranger, qui exercent au Québec, travaillent également dans des rôles non réglementés, effectuant des tâches limitées sous supervision. Des initiatives telles que les programmes de médecins associés en Colombie-Britannique et en Alberta offrent davantage de possibilités aux PFE, mais la route vers la reconnaissance complète reste semée d’embûches.

Au fur et à mesure que les provinces cherchent à accélérer le processus d’obtention de permis pour les médecins formés à l’étranger, il est essentiel de revoir les structures en place afin d’intégrer efficacement ces professionnels dans le système de santé canadien, et ainsi répondre au besoin croissant de services médicaux.

Written by: Danielle Adjagboni

Post comments (0)

Leave a reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *


0%