Lutte pour le parrainage : les Canadiens soudanais dénoncent une bureaucratie entravante

Les Canadiens d’origine soudanaise expriment leur frustration face aux obstacles administratifs posés par le gouvernement canadien, qui nuisent à leurs efforts pour faire venir leurs proches en sécurité. Les demandes de parrainage privé, soumises par de nombreux Canadiens pour leurs familles fuyant le conflit au Soudan, ont été rejetées par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) sans explication claire, laissant des parraineurs désemparés.
Samah Mahmoud, consultante en immigration basée à London, Ontario, a vu la demande de parrainage pour sa sœur refuser, au même titre que plus de 50 autres demandes à travers le Canada. Elle souligne l’absence de précisions concernant les informations manquantes dans les dossiers soumis. « Il s’agit d’un message générique, sans indication de ce qui est incomplet, rendant impossible toute rectification des erreurs », a-t-elle déclaré, en ajoutant qu’elle ne peut pas répondre aux courriels du gouvernement à ce sujet.

Depuis le début de la guerre civile en avril 2023, le Soudan traverse une crise humanitaire sans précédent, avec plus de 12 millions de personnes déplacées et des dizaines de milliers de morts. Malgré l’annonce par Ottawa de l’acceptation de 4 700 réfugiés soudanais d’ici 2026, les critiques affluent. Plusieurs familles, notamment celle de Razan Nour d’Edmonton, qui a vu sept de ses huit demandes pour faire venir 12 de ses cousins refusées, pointent du doigt l’inaction du gouvernement et les délais qui coûtent des vies.

Le rôle d’IRCC aurait dû inclure l’envoi d’une lettre d’équité procédurale, permettant aux demandeurs de corriger d’éventuelles erreurs avant qu’une décision ne soit prise. Cependant, le ministère a précisé que seules les demandes considérées comme complètes seraient traitées, tandis que les autres, bloquées par des plafonnements de programme, se retrouveraient dans une impasse.

L’inquiétude grandissante des Canadiens d’origine soudanaise met en lumière des lacunes dans les programmes d’aide du Canada. En effet, beaucoup notent des comparaisons négatives avec d’autres crises humanitaires, soulignant que les procédures actuelles semblent privilégier d’autres pays au détriment des familles soudanaises.

Malgré les promesses gouvernementales de soutien, le manque de communication et de transparence accroit le sentiment d’urgence parmi les Canadiens d’origine soudanaise, déjà confrontés à une tragédie en cours dans leur pays d’origine. Pour les familles touchées, le temps est un luxe qu’elles ne peuvent plus se permettre.