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Alors que les dangers physiques des mines sont bien connus, une crise silencieuse se déroule sous terre : la santé mentale des mineurs. Des études révèlent des niveaux alarmants de stress et de dépression, soulignant l’urgence d’interventions efficaces.
À seulement 23 ans, Yedidia Katambo, étudiant en Génie minier au collège Cambrian et originaire de la République du Congo, ressent à la fois fierté et appréhension pour son avenir. « Les mines me permettent d’explorer le monde extérieur, comme mon père fermier au Congo, et les aspects financiers, comme ma mère en Afrique du Sud », confie-t-il avec un sourire. Cependant, les récentes révélations concernant la santé mentale des mineurs le préoccupent grandement.
Une étude américaine a révélé un taux de suicide alarmant de 72 pour 100 000 hommes travaillant dans l’industrie minière en 2021. Ce constat troublant affecte profondément Yedidia Katambo, qui aspire à exercer cette profession à l’avenir.
De manière similaire, une étude réalisée en 2019 par le Centre de recherche en sécurité et santé au travail de Sudbury a mis en lumière des niveaux élevés de stress, d’anxiété et de dépression parmi les mineurs. Un travailleur sur dix a envisagé le suicide, et des troubles tels que le stress post-traumatique sont malheureusement courants, touchant particulièrement les femmes et les jeunes travailleurs.
Ces résultats inquiétants soulignent des préoccupations communes entre les différentes études, démontrant que la santé mentale des mineurs est un défi partagé malgré les différences géographiques.
En dépit de ces difficultés, Yedidia Katambo reste résolu face aux défis journaliers des mineurs. Les conditions de travail dans les mines sont difficiles. Vous travaillez deux ou trois semaines, puis vous bénéficiez d’une semaine de congé. La plupart des mineurs ne sont pas proches de leur famille quand ils travaillent sous terre, privés de lumière du soleil, explique-t-il, tout en soulignant l’importance de minimiser les risques et de trouver des solutions avec courage.
Le docteur Michel Larivière, psychologue et professeur à l’Université Laurentienne, souligne que des pratiques organisationnelles améliorées et une plus grande autonomie pour les travailleurs pourraient faire la différence pour améliorer la santé mentale des mineurs.
Des initiatives ont été prises pour soutenir la santé mentale des travailleurs du secteur minier. En 2022, l’Ontario a investi 1,7 million de dollars pour ce dessein, offrant des formations et des ressources spécifiques. Les syndicats et les entreprises collaborent étroitement pour assurer des conditions de travail sécuritaires et équitables, et des programmes de soutien psychologique sont mis en place pour aider les mineurs à gérer leur stress et leur santé mentale.
La santé mentale dans les mines n’est plus un sujet tabou : elle est devenue une priorité. Comme le souligne Eric Boulay, président du syndicat Unifor : « Nous avons mis en place des programmes de soutien psychologique et des ateliers de gestion du stress. » La santé mentale des mineurs est désormais au cœur de nos préoccupations.
Écrit par: Danielle Adjagboni
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