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today16/01/2025
Dans une étude révélatrice publiée par l’Institut du Québec (IDQ), plus de 810 000 employés, soit près de 18 % de la population active du Québec, se retrouvent sur la liste des professions vulnérables face à la montée inexorable de l’automatisation et de l’intelligence artificielle. Ces résultats inquiètent particulièrement, car ils touchent des secteurs clés tels que les ventes, les services et la fabrication.
Les professions les plus menacées incluent les caissiers, les serveurs, les vérificateurs comptables, ainsi que les opérateurs de machinerie manufacturière et les ouvriers spécialisés dans l’élevage. Emna Braham, la directrice générale de l’IDQ, rappelle que ces changements technologiques risquent de précipiter de nombreux travailleurs dans le désarroi, notamment les migrants et ceux issus de milieux moins scolarisés.
L’étude, menée en partenariat avec le Centre des compétences futures, identifie un total de 96 professions susceptibles d’être touchées par ces innovations technologiques. Elle souligne que les travailleurs dans des métiers manuels et de saisie de données sont particulièrement exposés au risque de perte d’emploi, tandis qu’une part importante de ces professions ne propose que peu d’options de réorientation vers des postes équivalents en termes de salaire.
Cependant, il y a aussi des nuances. Les traducteurs, bien que considérés comme à risque en raison des avancées des modèles de langage, possèdent des compétences linguistiques qui leur permettent potentiellement de se tourner vers l’enseignement. Ainsi, l’IDQ exclut ces professions de son décompte, qui se concentre principalement sur ceux et celles présentant moins de chances de pivoter vers un autre secteur.
Une autre étude émanant de l’Institut C.D. Howe a même évalué qu’un tiers des emplois au Québec pourrait être fortement impacté par l’automatisation dans les années à venir. Ce sont essentiellement les travailleurs sans diplôme qui sont les plus exposés: 27 % d’entre eux évoluent dans des métiers vulnérables, contre seulement 8 % des diplômés universitaires.
À l’inverse, certains secteurs, tels que l’enseignement, les services sociaux ou encore les arts et la culture, semblent relativement à l’abri des bouleversements technologiques. Les compétences requises dans ces domaines, comme l’empathie ou l’intelligence émotionnelle, sont difficiles à reproduire par une machine.
Cette étude souligne l’urgence de repenser les solutions de formation et de réorientation professionnelle pour intégrer les enjeux croissants de l’intelligence artificielle et de l’automatisation. Sans mesures appropriées, une part significative de la main-d’œuvre québécoise pourrait se retrouver confrontée à des défis économiques considérables dans un futur proche.
Written by: Danielle Adjagboni
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