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L’immigration à l’épreuve des réformes à Québec

today24/04/2025

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Les récentes modifications fréquentes des programmes d’immigration par le gouvernement du Québec et celui d’Ottawa suscitent de vives inquiétudes parmi les acteurs économiques et éducatifs de la province. Lors d’une table ronde organisée à l’Université Laval, le message était clair  : l’imprévisibilité des politiques d’immigration nuit à l’économie, aux immigrants et aux professionnels qui les accompagnent.
Frédérik Boisvert, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec (CCIQ), a fustigé cette politisation des programmes  : «  Tu ne peux pas prévoir un projet sur cinq à dix ans si tu es un chef d’entreprise avec des travailleurs étrangers temporaires quand, tous les six mois, les règles du jeu changent.  » Ce sentiment d’instabilité s’est intensifié après qu’Ottawa a réduit les cibles d’immigration permanente et diminué le taux de travailleurs étrangers temporaires dans les entreprises.À cet égard, le Québec a suspendu ses programmes d’immigration permanente et décrété une baisse du nombre d’étudiants étrangers.

Les consultations prévues sur la planification de l’immigration pour 2026 ont été repoussées, alimentant un sentiment général d’incertitude. «  Il faut arrêter ça, il faut arrêter d’improviser et donner une stabilité à long terme à ces programmes-là  », a plaidé Boisvert, soulignant l’urgence d’anticiper les pénuries de main-d’œuvre alors que le départ à la retraite des baby-boomers menace le marché du travail québécois.

En dépit de la baisse des postes vacants dans certaines industries, plus de 121 000 postes demeurent non pourvus dans la province. En parallèle, Patrick Bissonnette, conseiller pour les étudiants internationaux à l’université Laval, a rapporté l’introduction de 33 modifications aux programmes d’immigration touchant les étudiants depuis décembre 2023. « Ça fait une modification aux deux semaines, s’étonne-t-il, ajoutant que ces changements arrivent souvent de manière inattendue, le vendredi après-midi.  »

Bien que certaines de ces modifications n’affectent pas directement des universités comme la sienne, Bissonnette fait état d’un impact négatif sur l’image du Canada en tant que destination d’étude fiable. « Un projet d’immigration, un projet d’études, c’est quelque chose qui se planifie sur de nombreuses années.  » «  Les changements constants engendrent un immense sentiment d’insécurité et un manque de prévisibilité  », conclut-il.

Thibault Camara, membre de l’organisme Le Québec c’est nous aussi, a lui aussi exprimé son indignation face à l’absence de mesures transitoires pour les immigrés déjà sur le territoire. « C’est un sentiment d’être déshumanisé, que nos vies ne comptent quasiment pas; On peut décider de notre sort en un claquement de doigts, » déplore Camara, appelant à une plus grande consultation avec les acteurs du terrain pour créer une réforme d’immigration structurée et cohérente.

Face à cette désorganisation croissante, l’avenir de l’immigration au Québec reste incertain, et les acteurs sociaux et économiques appellent à des réformes significatives et réfléchies pour éviter un véritable capharnaüm à l’avenir.

Écrit par: Danielle Adjagboni

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