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today12/02/2025
Dans le contexte agricole en pleine expansion de l’Île-du-Prince-Édouard, la question des violences sexuelles faites aux travailleurs étrangers temporaires prend de plus en plus d’ampleur. En effet, le nombre de ces travailleurs a crû de façon significative, passant de 400 en 2015 à plus de 1600 en 2023. Cela représente désormais environ 40 % de la main-d’œuvre dans le secteur agricole de la province. Toutefois, cette croissance s’accompagne d’une alarmante montée des préoccupations concernant leur sécurité sur les lieux de travail, notamment en matière de harcèlement et d’agressions sexuelles.
Des défenseurs des droits des travailleurs migrants, tel que Sarah Dennis, responsable du programme d’aide juridique RISE, soulignent que de nombreux obstacles compromettent la capacité de ces travailleurs à dénoncer les abus qu’ils subissent. « Il y a des barrières linguistiques, l’isolement dans des communautés rurales, l’accès limité aux ressources et la peur de l’expulsion », déclare-t-elle. Cette situation est exacerbée par des problèmes systémiques qui rendent leur condition particulièrement vulnérable. Joe Byrne, coordinateur du Centre de ressources pour les travailleurs migrants à l’Institut Cooper, estime que la peur de perdre leur statut de travailleur est souvent plus pressante que celle de la violence elle-même. « C’est la nature même des programmes de main-d’œuvre étrangère qui place les travailleurs dans une position vulnérable.
Dans ce contexte, des voix se lèvent pour appeler à un renforcement de la législation provinciale. Karla Bernard, cheffe par intérim du Parti vert de l’Île-du-Prince-Édouard, évoque l’importance d’une loi adoptée en 2022, qui, bien que non encore opérationnelle en raison du cadre réglementaire en développement, pourrait offrir une protection accrue aux travailleurs. « Nous devons rendre les travailleurs étrangers plus visibles », affirme-t-elle, soulignant que beaucoup d’entre eux vivent dans l’ombre et sont exposés à des situations d’exploitation.
Le besoin urgent d’élever la voix des travailleurs étrangers temporaires à l’Île-du-Prince-Édouard est donc manifeste. Les défenseurs de leurs droits insistent sur le fait qu’il est impératif d’agir pour éviter que de telles violences continuent non seulement de se produire, mais aussi de rester dans le silence, rendant ainsi ces travailleurs encore plus vulnérables. Les protections juridiques et des ressources adéquates pourraient jouer un rôle crucial pour mettre un terme aux abus et garantir un environnement de travail sécurisé pour tous.
source: Radio-Canada
Écrit par: Danielle Adjagboni
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