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La proportion de résidents non permanents (RNP) dans la population canadienne est en hausse, révèle une étude de Statistique Canada(Nouvelle fenêtre). En 2021, ils étaient près d’un million (924 850) de personnes, soit environ 2,5 % de la population. Et ils seront encore plus nombreux à l’avenir pour pallier la pénurie de main-d’œuvre.
Ces résidents non permanents représentent une part faible mais croissante de la population canadienne et jouent un rôle de plus en plus important dans la croissance de la population active et de l’économie
, écrivent les auteurs de l’étude intitulée Résidents non permanents au Canada : un portrait d’une population croissante à partir du recensement de 2021.
C’est la première fois que Statistique Canada dresse un portrait sociodémographique aussi précis, si bien qu’il comporte peu de comparaisons avec les années antérieures. L’étude publiée mardi dévoile notamment l’âge, l’origine, le type de logement, le niveau de scolarité et la profession de ces personnes.
Les RNP ont été dénombrés pour la première fois lors du recensement de 1991, mais avec des données incomplètes. À cette époque, on estime qu’ils représentaient environ 0,8 % de la population canadienne, soit un peu moins que 22 500 personnes.
Trois raisons principales les ont incités à faire le voyage : le travail, les études ou l’insécurité dans leur pays d’origine.
Les RNP qui ont seulement un permis de travail représentaient la proportion la plus importante (40,1 %), près du double de celle uniquement titulaire d’un permis d’études (21,9 %). Viennent ensuite les demandeurs d’asile (15,1 %), les RNP titulaires d’un permis de travail et d’études (14,2 %) et les autres types (8,7 %).
« Les résultats démontrent des différences marquées entre les types de résidents non permanents en ce qui concerne la composition selon l’âge, la participation au marché du travail, le plus haut niveau de scolarité et le taux de surqualification. »
Les RNP ont un fort taux d’activité, donc ils participent véritablement au marché du travail. Cela s’explique principalement [par le fait] que c’est une population très jeune
, explique Nicolas Bastien, analyste à Statistique Canada et coauteur de l’étude.
Au total, 6 personnes sur 10 (60,1 %) avaient entre 20 et 34 ans. À titre de comparaison, 37,3 % des immigrants récents et 18,4 % du reste de la population canadienne étaient de jeunes adultes appartenant au même groupe d’âge.
L’âge de ceux qui ont demandé l’asile au Canada est plus diversifié, note Statistique Canada.
Près du quart (22,7 %) des personnes qui ont demandé la protection à titre de réfugié au Canada étaient des enfants de moins de 15 ans, une proportion légèrement inférieure à celle des jeunes adultes âgés de 20 à 34 ans qui ont demandé l’asile (26,4 %).
Près de la moitié des RNP de 15 ans et plus avaient un baccalauréat ou un diplôme supérieur (47, + 8%), alors que cette proportion concernait le quart du reste de la population du Canada (26,1 %).
Bien qu’ils aient un niveau de scolarité moyen supérieur à celui du reste de la population, ils exerçaient plus souvent des professions n’exigeant pas de titres scolaires officiels.
Ces professions se trouvaient souvent dans les domaines de la vente et des services (73,1 %), comme les serveurs/serveuses au comptoir, aides de cuisine et personnel de soutien assimilé (9,1 %) et les caissiers/caissières (8,5 %)
, précise l’étude.
Le tiers des RNP qui ont un diplôme d’études supérieures étaient surqualifiés, tandis que 26,2 % des immigrants récents et 15,9 % du reste de la population se trouvaient dans la même situation. Les demandeurs d’asile affichaient le taux de surqualification le plus élevé (50,7 %).
Un plus grand nombre de résidents non permanents vivaient dans des appartements qui avaient une taille non convenable et avec des colocataires que le reste de la population.
En effet, ils étaient près de neuf fois plus susceptibles de vivre en colocation (30,2 %) que le reste de la population canadienne (3,6 %). Ils étaient également plus susceptibles (59,4 %) que le reste des Canadiens (16,9 %) de vivre dans des appartements locatifs.
Près du tiers (32,9 %) vivaient dans des logements de taille non convenable, c’est-à-dire dans un logement ne comptant pas assez de chambres pour la taille et la composition du ménage. La prévalence de cette situation était plus de trois fois supérieure à celle du reste de la population canadienne (9,1 %), souligne l’étude.
Près de 90 % ont choisi de poser leurs valises dans un grand centre urbain, principalement en Ontario (41,9 %), au Québec (22,2 %) et en Colombie-Britannique (18,5 %).
Leur origine varie selon la province de destination, indique Statistique Canada, mais les lieux de naissance les plus fréquents d’un océan à l’autre (à l’exception du Québec) étaient l’Inde (28,5 %) et la Chine (10,5 %).
Dans la Belle Province, ce sont les ressortissants français qui étaient les plus nombreux (20,4 %).
Même si l’Inde et la Chine occupaient les premiers rangs parmi les lieux de naissance des RNP qui détenaient un permis de travail ou d’études, ce n’était pas le cas pour les demandeurs d’asile
, souligne l’étude.
Avec une proportion de 10,7 % des personnes qui ont demandé la protection du Canada à titre de réfugié, c’est le Nigeria qui est arrivé en tête de liste pour l’année 2021, suivi de l’Inde (8,3 %) et du Mexique (8,1 %).
L’étude souligne que le lieu de naissance des demandeurs d’asile variait considérablement
selon la province.
En Ontario, le Nigeria (15,4 %) était le lieu de naissance le plus fréquent. Au Québec, c’est Haïti qui est arrivé en tête du peloton avec une proportion de 17,6 % des demandeurs d’asile. En Colombie-Britannique, ce sont les Iraniens qui étaient les plus nombreux avec une proportion de 29,8 %.
La grande majorité (95,3 %) des RNP connaissait une langue officielle, surtout ceux qui avaient un permis d’études seulement (97,7 %) ou un permis de travail et d’études (99,0 %).
Même si les demandeurs d’asile étaient [les moins susceptibles] de connaître une langue officielle, leur proportion demeurait élevée, celle-ci se situant à 86,7 %
, révèle le rapport.
À l’extérieur du Québec, la proportion de RNP ayant la connaissance de l’anglais était élevée (94,8 %), alors qu’une proportion de 4,6 % connaissait le français. Au Québec, 42,3 % avaient une connaissance des deux langues officielles, tandis qu’un peu plus du quart ne connaissait qu’une des deux langues.
« Dans [un contexte de pénurie de main-d’œuvre], les immigrants et les résidents non permanents pourraient être une solution […]. La population des résidents non permanents continuera d’augmenter, du moins au cours des prochaines années. »
Source: Radio Canada
Written by: C2D
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