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today25/10/2024
Les résidents de London, en Ontario, vivent dans l’angoisse et l’incertitude depuis plusieurs mois alors qu’ils attendent avec impatience des nouvelles de leurs proches toujours coincés au Soudan, un pays en proie à la guerre. En avril, des demandes ont été soumises au gouvernement canadien pour un programme humanitaire visant à reloger des membres de leur famille. Cependant, l’absence de réponses et la lenteur du processus ont suscité la frustration et le désespoir parmi ces familles meurtries.
Bahga Elyamani, mère de deux enfants, raconte l’angoisse d’une attente interminable. Son père âgé est décédé en août, toujours en attente de l’approbation de sa demande. Les réalités tragiques de la situation au Soudan se reflètent dans les histoires de nombreuses autres familles de London. Elles ont exprimé leur désarroi face à l’indifférence apparente du gouvernement fédéral, alors que la guerre entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (RSF) a causé des déplacements massifs et des pertes de vie. Selon les Nations Unies, plus de 10 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays et les estimations des morts varient de 20 000 à 150 000.
Dina Hamid, résidente de London, a investi des milliers de dollars pour tenter de faire venir sa mère, sa sœur et son frère au Canada. Ce programme est censé être humanitaire. Les gens fuient la guerre », déclare-t-elle, incitant le gouvernement à accélérer le processus d’immigration pour ces personnes vulnérables. Malheureusement, malgré ses efforts, Hamid n’a reçu aucune information concrète sur la date à laquelle sa famille pourrait rejoindre le Canada.
La situation a pris une tournure dramatique pour le frère de Dina, Musaab, qui a été kidnappé par les RSF à Khartoum. Bien que sa mère et sa sœur aient réussi à fuir vers l’Égypte, l’absence d’informations sur les demandes de parrainage demeure accablante pour toutes les familles concernées.
Le gouvernement canadien a ouvert un programme humanitaire en février, acceptant jusqu’à 3 250 demandes, mais a ensuite suspendu le programme en mai, jugeant le nombre de candidatures trop élevé par rapport à la capacité d’accueil. Les frais d’enregistrement pour le parrainage familial sont également un obstacle, s’élevant à près de 9 900 $, en plus des frais de traitement.
Samah Mahmoud, consultante en immigration avec des proches au Soudan, exprime le traumatisme ressenti par la communauté. « Nous subissons le traumatisme mental de la guerre tout en essayant de combattre notre propre gouvernement ici pour mettre notre famille en sécurité », explique-t-elle, déplorant que la promesse du ministre de l’Immigration d’une arrivée rapide des réfugiés ait été décevante.
Malgré les promesses, la réponse d’Ottawa semble inégale par rapport à ce qu’ont reçu d’autres communautés dans des situations similaires. Les familles de London continuent de s’accrocher à l’espoir de retrouver leurs proches, mais le temps passe et l’angoisse grandit. La lutte pour la sécurité de leurs familles semble encore loin d’être gagnée.
Written by: Danielle Adjagboni
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