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Les défis du programme d’accueil des infirmières étrangères au Québec

today25/03/2025

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Dans le cadre d’un ambitieux programme gouvernemental de 65 millions de dollars, le Québec tentait d’attirer 1500 infirmières étrangères d’ici 2028 pour pallier la pénurie de personnel médical. Toutefois, un rapport interne du ministère de l’Immigration met en lumière les « obstacles majeurs » rencontrés par ces recrues à leur arrivée, révélant des lacunes significatives dans l’organisation du programme.


Le rapport, issu de la première phase du projet, établit que les infirmières, en grande majorité originaires de l’étranger, se sont heurtées à des difficultés sévères telles que le manque de logement, l’absence de places en garderie et l’insuffisance du transport public. Le document, obtenu grâce à la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics, dépeint un tableau alarmant de l’intégration de ces professionnelles, souvent mal préparées à la réalité de la vie au Québec.

« Rapidement lors du démarrage de la phase 1, des obstacles majeurs pour l’installation des participants ont été rencontrés », indique le rapport. Il souligne que ces difficultés ont non seulement complexifié l’intégration des nouvelles recrues, mais ont également eu un impact négatif sur leur formation d’appoint, leur permettant de s’adapter aux normes québécoises.

Un infirmier, dont le témoignage a été recueilli par La Presse canadienne, a exprimé son inquiétude quant à la préparation avant son départ de son pays d’origine en juin 2023. Prévu comme un simple « programme de mise au point », il a rapidement été confronté à une charge intensive de cours. « Nous sommes traités comme des enfants. La bonne information ne nous a pas été révélée », a-t-il regretté, attestant du stress intense qui a accompagné son parcours.

De plus, la recherche d’un logement abordable a souvent relevé d’un véritable parcours du combattant, notamment pour celles qui arrivaient avec plusieurs enfants. Dans certaines régions comme la Gaspésie, des unités modulaires ont été construites pour héberger des infirmières, tandis que le manque de crèches a contraint plusieurs conjoints à rester à la maison pour s’occuper des enfants. Le réseau de transport, lui, a souvent été jugé insuffisant, forçant les infirmières à investir dans l’obtention d’un permis de conduire et l’achat d’un véhicule, une dépense imprévue pour beaucoup.

Le rapport fait également état de difficultés au niveau de la formation elle-même. Des soucis de disponibilité pour les enseignants et les superviseurs de stage, couplés à une charge académique intensive, ont créé une atmosphère de stress palpable. Les recrues se retrouvaient souvent à la merci d’un système qui valorise l’échec : expulsion du programme et perte du soutien financier en cas de difficulté dans les cours.

Face à ce constat, le gouvernement, qui a déjà investi environ 16 millions dans la première phase du programme, reste déterminé à atteindre ses objectifs de recrutement. Xavier Daffe-Bordeleau, porte-parole du ministère de l’Immigration, a indiqué que, malgré les difficultés, plus de 90 % des étudiants des deux premières phases avaient réussi leur formation.

Néanmoins, les avis dissidents, comme celui de Fo Niemi, directeur général du Centre de recherche-action sur les relations raciales, remettent en question la préparation et la transparence du programme. « Je ne comprends pas pourquoi ces enjeux n’ont pas été correctement pris en compte lors de l’élaboration de ce programme », a-t-il affirmé.

Alors que la cinquième phase du programme est en cours, il reste à espérer que des mesures correctives seront mises en œuvre pour faciliter la transition des infirmières étrangères et leur intégration réussie au sein du réseau de santé québécois.

Écrit par: Danielle Adjagboni

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