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today16/09/2024
Dans un contexte où l’immigration et la main-d’œuvre sont au cœur des préoccupations au Canada, le Québec se démarque par son ouverture envers les travailleurs étrangers temporaires (TET). Une récente enquête menée par l’institut Angus Reid révèle que la province est moins réticente que ses voisines, l’Ontario et l’Alberta, face à la présence de ces travailleurs dans son économie.
« Les Québécois savent qu’on a des travailleurs étrangers temporaires ici. » « On les rencontre autant dans des usines qu’à l’épicerie, que dans notre système de santé et notre système d’éducation », déclare Daye Diallo, vice-président aux politiques de main-d’œuvre et à l’intelligence économique du Conseil du patronat du Québec. Le sondage révèle qu’alors que 42 % des Québécois estiment qu’il y a trop de TET au Canada, ce chiffre s’élève à 61 % en Ontario et 65 % en Alberta. À l’inverse, 44 % des Québécois considèrent qu’il n’y en a pas assez ou juste ce qu’il faut, en net contraste avec seulement 23 % en Ontario et 19 % en Alberta.
Ces résultats pourraient sembler paradoxaux, surtout compte tenu que les Québécois votent majoritairement pour des partis tels que la Coalition Avenir Québec (CAQ) et le Parti Québécois (PQ), qui prônent une réduction significative de l’immigration temporaire. Selon Diallo, la perception des TET serait liée à une meilleure compréhension des enjeux liés à l’immigration au sein de la société québécoise. « Le Québec est l’une des provinces où les débats sur l’immigration sont les plus fréquents », indique-t-il, soulignant l’impact visible des travailleurs temporaires dans la vie quotidienne des Québécois.
Avec 59 820 TET recensés en 2023, le Québec représente 31 % de tous les travailleurs temporaires au Canada, proportionnellement plus élevé que sa population. De plus, 64 % des Québécois estiment que ces travailleurs contribuent positivement à l’économie canadienne, un avis partagé par seulement 35 % des Ontariens et 30 % des Albertains. Cette attitude favorable s’explique par la conjoncture économique de la province, où le taux de chômage est parmi les plus bas du pays, amplifiant la conscience des Québécois sur le rôle crucial des TET dans le comblement des pénuries de main-d’œuvre.
Cependant, un consensus persiste concernant l’accès à la citoyenneté. Globalement au Canada, seulement 36 % des Canadiens, y compris les Québécois, soutiennent l’idée d’offrir un chemin vers la citoyenneté à tous les travailleurs temporaires.
Le sondage d’Angus Reid a également interrogé les Canadiens sur les récentes réformes fédérales concernant le PTET, qui ont suscité une connaissance limitée parmi les Québécois : seulement 27 % d’entre eux se disent familiers avec le sujet. Tandis que dans d’autres provinces, le PTET relève uniquement du gouvernement fédéral, au Québec, il est géré en collaboration avec le provincial, ce qui pourrait expliquer cette méconnaissance.
Les mesures annoncées par le gouvernement fédéral, qui incluent l’imposition d’un gel sur les postes à bas salaires dans certaines zones urbaines, ont suscité des préoccupations au sein de la province. Les changements, prévus pour prendre effet le 26 septembre, pourraient influencer l’avenir des TET au Québec, une question que les Québécois suivront de près.
En somme, le Québec se positionne comme une province où l’optimisme face aux travailleurs étrangers temporaires contraste avec des préoccupations de gestion et d’intégration, illustrant un débat complexe sur l’immigration au Canada.
Written by: Danielle Adjagboni
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