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Le défi de l’intégration : nouveaux citoyens canadiens et vie électorale

today29/04/2025

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Dans une démarche historique empreinte d’émotions et de réflexions, des milliers de nouveaux citoyens canadiens ont fait le grand saut  : celui de déposer leur premier bulletin de vote dans l’urne de leur pays d’adoption. Parmi eux, Gaylord Tsasa Nyimi, fraîchement naturalisé il y a un mois, est déterminé à exercer son droit de vote à Calgary. Ce Congolais fait partie des 1,2 million d’immigrants qui, depuis les dernières élections fédérales de 2021, ont obtenu la citoyenneté canadienne et s’apprêtent ainsi à vivre leur premier scrutin.


Pour Gaylord, voter représente bien plus qu’une formalité administrative  ; c’est une étape cruciale de son intégration au sein de la société canadienne. « Voter, ça fait partie du processus d’intégration. « Ça nous force à vraiment comprendre comment le système fonctionne et quel mode de scrutin est utilisé ici », confie-t-il. Toutefois, il exprime ses préoccupations concernant le manque d’attention porté par les candidats aux défis des immigrants francophones, en dehors du Québec. Lors du premier débat, le chef libéral Mark Carney a seulement effleuré la question en promettant d’augmenter le taux d’immigration francophone hors Québec à 12  % d’ici 2029. «  Les véritables enjeux liés à l’accueil des nouveaux arrivants restent largement dans l’ombre  », souligne-t-il, rappelant que s’adapter à un nouveau pays, surtout lorsque l’on vient d’un pays francophone, pose de nombreux défis.

Tatto Mfassu, originaire du Cameroun, partage cette analyse. Élu citoyen canadien en juin dernier, il se dit heureux de participer aux élections, mais souligne que les préoccupations des nouveaux arrivants sont souvent mises à l’écart dans le discours politique. « L’économie a été le principal thème de la campagne, réduit à des chiffres et des seuils, sans vraiment prendre en compte les défis spécifiques auxquels nous faisons face », déplore-t-il.

L’accès à l’électorat pose également question. Selon Élections Canada, les immigrants récemment naturalisés votent moins que la moyenne nationale, en raison de la méconnaissance des processus électoraux et des obstacles pratiques, tels que les longues files d’attente. Yic Camara, directeur général adjoint de Francophonie canadienne plurielle (FRAP), souligne l’importance de renverser cette tendance, en plaidant pour une meilleure sensibilisation des nouveaux citoyens aux enjeux électoraux. « Voter est essentiel, et il est crucial de rappeler à ces nouveaux Canadiens que leur voix peut faire une différence », insiste-t-il.

Les différences entre les systèmes électoraux d’origine et canadien peuvent aussi dérouter les nouveaux électeurs. Vincent Tatto Mfassu évoque l’exemple du vote par anticipation, inconnu au Cameroun, qui offre une flexibilité bienvenue au Canada. Ce constat met en avant la nécessité d’un accompagnement plus soutenu auprès de ceux qui découvrent les rouages de la démocratie canadienne.

Dans un contexte politique où les voix des nouveaux immigrants doivent être entendues, il est impératif de promouvoir un engagement civique actif. L’avenir des processus électoraux canadiens et des questions d’intégration passe par une meilleure représentation et un soutien accru des nouveaux citoyens, qui sont appelés à façonner le paysage politique du Canada de demain.

Écrit par: Danielle Adjagboni

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