L’Association des francophones du Nunavut fait le pari de la diversité et de la défense des droits linguistiques.

L’Association des francophones du Nunavut (AFN) a choisi de mettre l’accent sur la diversité et les droits linguistiques pour l’année à venir. Lors de sa 43e assemblée générale annuelle, qui s’est tenue samedi soir, l’association a dressé un bilan de ses priorités, reflétant une communauté francophone de plus en plus multiculturelle.

Une trentaine de membres se sont réunis pour élire le président et deux administrateurs, ainsi que pour examiner les états financiers de l’association. Goump Djalogue, réélu par acclamation pour un troisième mandat de deux ans, a confirmé que son objectif principal pour ce nouveau mandat sera de faire en sorte que l’offre de services et d’activités corresponde à la diversité croissante de la communauté.

« Nous avons observé une augmentation significative de la diversité ces dernières années, avec des gens venant de partout au Canada et de nouveaux migrants qui choisissent le Nunavut », a déclaré Djalogue. Ce changement démographique est corroboré par les données du dernier recensement de Statistique Canada, qui a enregistré l’arrivée de 240 immigrants au Nunavut entre 2016 et 2021.

Cependant, cette évolution a également coïncidé avec une légère diminution du nombre de personnes capables de converser en français, une situation jugée préoccupante par l’AFN. Christian Ouaka, le directeur général, a souligné la nécessité de maintenir et de faire croître la présence francophone au Nunavut, évoquant les défis auxquels les nouveaux arrivants font face, notamment l’absence de formation postsecondaire diplômante.

« Le lancement du centre de formation Qaujimaniq représente une avancée positive pour répondre à ces besoins et aider les francophones à s’épanouir dans notre communauté », a-t-il ajouté.

La défense des droits linguistiques des francophones en situation minoritaire figure également parmi les priorités de l’AFN. Dans le cadre d’une révision des lois sur les langues officielles, l’association a présenté des recommandations lors d’audiences publiques à l’Assemblée législative et souhaite avancer dans son projet de guichet unique. Ce projet vise à améliorer l’accès aux services en français au sein du Gouvernement du Nunavut.

« Au lieu d’être perçus comme uniquement en train de revendiquer nos droits, avec le guichet unique, nous voulons être proactifs en apportant des solutions concrètes au gouvernement », a précisé Goump Djalogue.

L’association prévoit également de collaborer avec la commissaire aux langues officielles pour identifier des pistes de travail concernant le traitement des plaintes. Christian Ouaka a noté que beaucoup de francophones ne sont pas au courant de leurs droits linguistiques, ce qui peut limiter leur capacité à agir lorsque ceux-ci ne sont pas respectés.

L’AFN se fixe donc pour mission de garantir une plus grande visibilité des droits linguistiques des francophones, tout en continuant à célébrer et à intégrer la diversité culturelle qui enrichit le Nunavut. Ce tournant stratégique est essentiel pour renforcer le tissu social et linguistique de la communauté francophone du territoire.