Lakay Nou : la série qui vient booster le côté fiction des Haïtiennes du Québec
Imaginée par Frédéric Pierre, « Lakay Nou » qui signifie « notre maison » en créole, va connaître son casting le 21 février et le début du tournage au mois de juin 2023. Frédéric Pierre (Alertes, Cinquième Rang), auteur principal de la comédie familiale, est entouré de Catherine Souffront, d’Angelo Cadet et de Marie-Hélène Lebeau-Taschereau. « Je trouvais ça sain de rire de certains de nos traits de personnalité, a mentionné l’idéateur en conférence de presse. Je voulais amener plus de diversité dans l’équipe de production pour changer l’image de la communauté noire au Québec. »

Réalisée par Ricardo Trogi, la série Lakay Nou a pour but de diriger les projecteurs vers une grande famille haïtienne tissée serrée. Myrlande (Catherine Souffront) et Henri (Frédéric Pierre), un couple de Québécois d’origine haïtienne vivent coincés entre la génération de leurs trois enfants âgés entre 10 à 20 ans, qui baignent dans la culture québécoise et leurs parents à eux. Manmi (Mireille Métellus) et Papi (Fayolle Jean), les parents d’Henri, habitent juste à côté de chez eux et sont énormément impliqués dans leur vie familiale.
On fera la rencontre de la famille au moment où Henri et Myrlande vivent un questionnement identitaire et professionnel. « Ils réalisent qu’ils ont suivi la volonté de leur famille tissée serrée plutôt que de s’accomplir professionnellement selon leurs désirs », a expliqué Frédéric Pierre durant la conférence de presse.
Changer la télé
Pour ce qui est de la production exécutive, elle va connaître l’association de Louis Morissette, Louis-Philippe Drolet et Mélanie Viau dans un nouveau concept : les Productions Jumelage. « L’idée, c’est de faire un genre de parrainage pour permettre à de nouvelles personnes d’accéder à certaines sphères de la production télé », a expliqué Louis Morissette.

Le projet a plu à son équipe à la première lecture : « On est tous conscients que notre télé doit changer et, pour ça, il y a une place à donner. Si notre télé est toujours écrite par des hommes blancs de 50 ans, elle va finir par ressembler uniquement à ça. Pour changer le mouvement de fond, il faut retourner à la base. » En intégrant des créateurs qui ont des bagages différents, il espère pouvoir contribuer à une œuvre qui sera organique.
Le réalisateur Ricardo Trogi voit ce moment comme un tournant particulier dans l’histoire de la télévision. « Cette série-là sera historique », a-t-il lancé à brûle-pourpoint. « C’est drôle et c’est bon d’abord, avant d’être une production pour mettre de l’avant une communauté spécifique », a ajouté le réalisateur qui croit que les scénaristes sont « très minutieux » puisqu’il n’en a reçu que quatre à ce jour.
Le directeur de la fiction et des longs-métrages à la télévision de Radio-Canada, André Béraud s’est réjoui de pouvoir présenter une fiction qui « ne sera pas artificielle ». « Quand j’étais jeune, on était la seule famille haïtienne à Rimouski et les gens nous reconnaissaient », a-t-il exprimé durant la conférence de presse, soulignant l’aspect familier que la série pourra avoir pour les personnes de toutes les communautés qui côtoient des personnes haïtiennes depuis longtemps.
Le projet a été annoncé tôt avant le début du tournage, car l’équipe de production se lancera dans un casting sauvage pour compléter la distribution parmi la communauté des Haïtiens et Haïtiennes de Montréal. Les personnes intéressées peuvent communiquer avec l’agence de casting d’ici le 21 février.
Raphael Mforlem, Troc Radio Canada.
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