La communauté sud-soudanaise du Manitoba appelle à la justice face à la résurgence de la violence dans leur pays d’origine.

Winnipeg – Samedi dernier, sur les marches de l’Assemblée législative du Manitoba, la communauté sud-soudanaise s’est mobilisée pour exprimer sa profonde indignation face à la violence ravageant leur pays. Les envahisseurs de la paix de l’ONU alertent sur le risque imminent d’un retour à un conflit interne généralisé, tandis que les membres de la diaspora pleurent leurs compatriotes et demandent justice.

« Il nous a fallu plus de 25 ans pour parvenir à l’indépendance de notre nation, mais voir la violence s’intensifier aujourd’hui nous brise le cœur », a déclaré Martino Laku, l’un des participants au rassemblement. Installé à Winnipeg depuis le début des années 2000, Laku redoute constamment pour la sécurité des membres de sa famille restés au Soudan du Sud.

Depuis mars, les rapports alarmants s’intensifient, détaillant des frappes aériennes de l’armée sud-soudanaise ayant causé la mort de 19 personnes dans l’est du pays. La situation s’est dégradée avec l’arrestation de Riek Machar, le premier vice-président et figure politique majeure, accusé d’alimenter les tensions avec la milice ethnique de l’Armée blanche. Le gouvernement, dirigé par le président Salva Kiir, est lui-même controversé, ayant été indexé pour sa gestion du conflit qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes depuis le début de la guerre civile en 2013.

« Nous sommes dévastés », a déclaré Souka Lofoni, participant du rassemblement et membre de la diaspora. « Les bombardements, les déplacements forcés, c’est une tragédie en cours. Leur gouvernement tue son propre peuple alors même que des puissances étrangères s’impliquent. »

L’arrivée récente du président ougandais Yoweri Museveni pour soutenir le gouvernement de Kiir alimente les craintes des rassembleurs qui voient en cela un risque accru pour le processus de paix déjà fragile. Peter Jack, un des organisateurs de l’événement, a souligné l’urgence d’une réaction internationale pour condamner la violence croissante au Soudan du Sud.
« Le Canada doit se faire entendre pour mettre fin aux souffrances de notre peuple », a clamé Lofoni. « Aucune déclaration significative n’a été émise pour dissuader ce massacre. »

La communauté a également insisté sur l’importance de l’autodétermination et d’un engagement sincère en faveur de la paix comme clés pour le futur du Soudan du Sud. « C’est ensemble, en tant que peuple, que nous pourrons reconstruire notre pays », a conclu Laku.

Avec cette mobilisation à Winnipeg, la communauté sud-soudanaise fait résonner un appel à la solidarité et à l’engagement, espérant que leur voix atteindra les décideurs canadiens et la communauté internationale, afin de contribuer à mettre un terme à la violence et à bâtir un avenir pacifique pour leur terre natale.