La Broquerie célèbre Benjamin Niyomugabo, l’icône de la jeunesse afro-descendante

À l’école Saint-Joachim, un établissement francophone du village de La Broquerie, un jeune homme se prépare à entrer dans l’histoire. À 17 ans, Benjamin Niyomugabo sera le premier élève noir à obtenir son diplôme de 12e année. Cet exploit fait de lui une figure inspirante pour les générations futures d’Afro-descendants.

Benjamin, qui mesure plus de 1,82 m et dégage une confiance naturelle, porte avec lui un poids symbolique important. Enroulé dans une écharpe ornée du logo de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM), il est conscient que de nombreux jeunes le regardent comme un modèle. « C’est une grande responsabilité, et j’essaie de ne pas me rendre dans le trouble trop souvent », admet-il modestement.

Au-delà de ses réussites académiques, Benjamin se bat pour la promotion du français dans un milieu minoritaire. Son engagement est impressionnant : il est le représentant secondaire du Conseil jeunesse provincial, membre de l’initiative J’aime ça, participant au congrès de l’Association canadienne d’éducation de langue française et député aux parlements jeunesse franco-manitobain et pancanadien. Constant dans son désir d’être un agent de changement, il dit : « Je veux être une face que [les autres jeunes noirs] vont reconnaître et dire, « On n’est pas seuls. » »

Dans sa démarche, Benjamin reconnaît les défis liés à sa couleur de peau. Pour lui, chaque geste a un poids et il s’efforce de ne pas devenir la cible de préjugés. « Si je fais quelque chose de mal, on ne va pas juste me blâmer, mais aussi voir que si un Noir fait ça, le prochain va le faire », explique-t-il. Malgré la solitude qu’il a parfois ressentie en étant le seul Noir de son école, Benjamin se réjouit de voir davantage de jeunes comme lui dans les couloirs aujourd’hui.

Son parcours est également marqué par l’influence de son enseignant Jean-Louis Péhé, qui lui a donné des outils pour naviguer dans un environnement parfois hostile. « T’es un homme noir, sois fier », lui a-t-il conseillé, un mantra que Benjamin s’efforce de vivre au quotidien.

Le soutien de la communauté, en particulier de ses amis et de sa famille, a été crucial dans sa réussite. Son père, Charles Niyomugabo, ne cache pas sa fierté : « Peut-être que tu es le premier Noir à représenter les autres élèves de La Broquerie », lui a-t-il dit, soulignant que le succès de Benjamin est le fruit d’un travail collectif.

Benjamin Niyomugabo aspire à des sommets politiques et rêve même de devenir le premier ministre noir du Manitoba dans les 15 prochaines années. « Je pourrai le devenir », déclare-t-il avec détermination. Alors qu’il se rapproche de son diplôme, il continue de rassembler la communauté francophone par le biais d’activités culturelles, prouvant que le rire est un puissant vecteur d’unité.

Ainsi, Benjamin Niyomugabo n’est pas seulement un élève modèle ; il est devenu une voix pour les jeunes afro-descendants, les encourageant à croire en eux-mêmes et à s’impliquer dans leur communauté. Sa propre histoire incarne l’espoir d’une génération qui aspire à léguer un avenir meilleur.