Inquiétudes croissantes des étudiants étrangers au Manitoba face aux nouvelles restrictions d’immigration

Les étudiants étrangers installés au Manitoba expriment leur inquiétude face aux récentes modifications du programme d’immigration canadien, mises en œuvre l’automne dernier. Ces nouvelles mesures excluent certains programmes d’études de la liste des formations donnant droit au permis de travail postdiplôme, plaçant ainsi en péril l’avenir de nombreux étudiants sur le sol canadien.

Parmi ces préoccupations, l’histoire de Thanh Thuy Ha, originaire du Vietnam, illustre les défis rencontrés par ces jeunes. Arrivée au Manitoba en 2022, elle a d’abord suivi des cours d’anglais avant de s’inscrire à une formation en cuisine. Malheureusement, ce programme a été retiré de la liste des formations prioritaires, rendant incertain son accès à un permis de travail postdiplôme. Face à cette situation, Thanh a envisagé de se réorienter vers un cursus d’aide-soignante, mais se heurte à des obstacles financiers importants. Je pense que c’est environ 21 000 $ pour le nouveau programme. Ça, c’est une grosse fortune », témoigne-t-elle, soulignant qu’elle ne peut travailler que 24 heures par semaine en raison de son statut d’étudiante.

Cette situation est d’autant plus compliquée pour Thanh, qui doit jongler entre ses études et ses obligations familiales. Je dois demander à ma famille de me soutenir pour un an. « Deux ans, c’est trop cher pour moi », explique-t-elle, en ajoutant qu’un retour au Vietnam serait perturbant pour ses deux enfants, âgés de 11 et 15 ans, qui l’accompagnent.

Les inquiétudes des étudiants ne se limitent pas à la simple question financière. Oumou Kalsoum Niang, présidente de l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface, relate que cette situation provoque un stress intense, en particulier pour ceux en dernière année de formation. Ils ne peuvent plus changer de programme d’études. Ceux qui viennent d’arriver ont des préoccupations, mais elles ne sont pas très graves, car ils ont la possibilité de changer de programme d’études », indique-t-elle.

Face à cette incertitude, les étudiants espèrent une révision des mesures adoptées par le ministre fédéral de l’Immigration afin de leur offrir une chance équitable de bâtir leur avenir au Canada. La communauté académique demeure vigilante et appelle à un dialogue constructif pour assurer un environnement de soutien pour tous les étudiants étrangers.